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Troisième lecture du projet de loi S-236, Loi visant à reconnaître Charlottetown comme le berceau de la Confédération, tel que modifié

Troisième lecture du projet de loi S-236, Loi visant à reconnaître Charlottetown comme le berceau de la Confédération, tel que modifié

Troisième lecture du projet de loi S-236, Loi visant à reconnaître Charlottetown comme le berceau de la Confédération, tel que modifié

Troisième lecture du projet de loi S-236, Loi visant à reconnaître Charlottetown comme le berceau de la Confédération, tel que modifié


Publié le 21 juin 2017
Hansard et déclarations par l’hon. Terry Mercer

L’honorable Terry M. Mercer :

Honorables sénateurs, pour faire écho à la question de la sénatrice Lovelace Nicholas, je crois qu’il s’agit en effet d’une erreur historique que nous continuons de perpétuer. Si vous vous promenez dans cet édifice ou regardez le plafond de cette salle, vous verrez des symboles des groupes fondateurs qui sont venus s’installer au Canada d’autres pays — comme l’Irlande, l’Écosse, l’Angleterre, la France —, mais on ne reconnaît nulle part les peuples qui étaient ici avant nous. Je ne suggère pas de changer ce décor, mais il est important de toujours reconnaître les contributions de ces peuples, et c’est pourquoi je remercie la sénatrice Lovelace Nicholas de son intervention.

C’est typiquement canadien d’aller à l’Île-du-Prince-Édouard pour s’amuser, puis quelqu’un nous amène ailleurs pour faire un travail fort sérieux. Je retourne souvent à l’Île-du-Prince-Édouard et j’y passe toujours du bon temps, que ce soit pendant le congé d’été ou en hiver.

Le problème avec la réunion du conseil à Charlottetown, c’est qu’il devait s’agir d’une réunion des provinces maritimes, et il devait être question de l’union des Maritimes. C’est dommage que sir John A. Macdonald ne soit pas arrivé quelques jours plus tôt, parce qu’ils auraient peut-être été en mesure de faire avancer le dossier de l’union des Maritimes. Les provinces auraient été beaucoup plus efficaces s’il y avait eu une union des Maritimes. Ce n’est pas ce que je propose à ce stade-ci — et je n’ai aucune intention de le faire —, mais cela aurait renforcé notre capacité à nous gouverner nous- mêmes, non seulement à l’échelle provinciale, mais également sur le plan économique, compte tenu des obstacles économiques insensés que nous avons érigés au moment de la Confédération. Il existe encore certains obstacles dans le domaine du commerce interprovincial.

C’était typique de la part de sir John A. Macdonald d’arriver les bras chargés de bière et de vin. Je ne sais toujours pas de quelle manière la danse s’inscrit dans la conférence, mais il y a de nombreuses descriptions de bals et de festivités en soirée.

J’invite mes collègues, s’ils en ont l’occasion, à passer à mon bureau au troisième étage de l’édifice de l’Est. J’ai une série de caricatures sur mon mur qui ont été dessinées il y a de nombreuses années pour les Jeunes libéraux, à l’époque où j’étais directeur des Jeunes libéraux. La caricature dont je suis le plus fier, c’est celle de la Conférence de Charlottetown, qui représente les « Mères de la Confédération » plutôt que les pères. On peut y lire : « Où sont les Mères de la Confédération? » Les Autochtones n’étaient pas représentés à la conférence, mais les femmes non plus.

La sénatrice Cordy : Ce sont elles qui ont fait tout le travail.

Le sénateur Mercer : Vous avez absolument raison, sénatrice Cordy, comme d’habitude.

Je souhaite rappeler aux sénateurs ce qu’a dit le sénateur Joyal hier, à savoir que, après avoir fait partie de l’union pendant un an, ma province a voulu en sortir. Elle voulait s’en retirer, car cela lui coûtait beaucoup d’argent. À l’époque, elle était riche comparativement à d’autres provinces, car elle se trouvait dans une région commerciale. Beaucoup de bateaux passaient par le port d’Halifax. C’était très cher pour la Nouvelle-Écosse à long terme. À court terme, nous avons dépensé beaucoup d’argent.

Je suis heureux que le sénateur Tkachuk, de la Saskatchewan, veuille me remercier. Je vous en prie.

Je tiens à dire que les représentants de la Nouvelle-Écosse ont participé à la réunion principalement pour parler de l’union des Maritimes. Or, la réunion fut monopolisée par un type de l’Ontario. C’est tellement typique. C’est également typique que, en tant que gens des Maritimes, nous l’ayons accueilli. Il se peut que le fait qu’il soit arrivé avec de l’alcool ait joué dans la décision de le laisser rester. Je sais que sir John A. était un homme aimable.

Honorables sénateurs, alors que nous terminons le débat à ce sujet, je tiens à ce que nous reconnaissions que ce n’est pas tout le monde qui est sorti satisfait de cette réunion. La Nouvelle-Écosse s’est rendu compte un an plus tard qu’il ne s’agissait peut-être pas d’une bonne idée. Je suis heureux maintenant qu’elle n’ait pas rebroussé chemin, mais cela montre qu’il continuera d’y avoir des embûches au fur et à mesure que le pays évolue et que nous continuons d’évoluer. Nous devons le reconnaître, mais nous devons également tirer des leçons des erreurs que nous avons commises à Charlottetown, comme le fait de ne pas avoir invité d’Autochtones ou de femmes à la table de négociations.

Charlottetown est un endroit formidable. On y a peut-être montrer de mauvais exemples, mais il est à espérer que nous en avons tiré des leçons. Le sénateur Duffy me fait remarquer que nous avons suivi le mauvais exemple donné par sir John A. — du moins, certains d’entre nous l’ont fait.

Je vous encourage à appuyer la motion à l’étude.

 

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