Mon bureau n'a jamais
reçu autant de commentaires indignés au sujet d'un projet de loi.
Le sénateur Wilfred Moore
Le projet de loi C-10, qui
modifie la Loi de l’impôt sur le revenu, a été examiné soigneusement par
le Sénat à cause d’un de ses articles, qui permettrait au gouvernement fédéral
de retirer les crédits d’impôt pour les productions télévisuelles et
cinématographiques jugées offensantes ou contraires à l'ordre public.
Au Canada, nous venons en aide à
nos artistes et cinéastes par le truchement de différents organismes, comme
Téléfilm Canada et le Fonds canadien de télévision. Notre régime fiscal offre
aussi des crédits d’impôt aux producteurs d’émissions de télévision et de
films. En vertu du projet de loi C-10, le ministre du Patrimoine canadien
serait en mesure de refuser les crédits d’impôt dans le cas de productions
qu’il estime « offensantes » ou « contraires à l'ordre
public ».
Les sénateurs libéraux s’opposent
vigoureusement à toutes mesures qui menacent la liberté d’expression. Nous
sommes inquiets de voir que c’est un ministre, un politicien, qui aurait le
pouvoir de décider ce qui est « offensant » ou « contraire à
l'ordre public ». Dans un pays démocratique comme le Canada, la politique
publique ne peut être soumise aux opinions personnelles d’un seul individu.
C’est grâce aux
efforts déployés par les sénateurs libéraux que le Comité sénatorial permanent
des banques et du commerce a tenu des audiences sur cette question d’importance
et fourni aux artistes, aux écrivains, aux cinéastes et aux autres protecteurs
de la liberté d’expression du Canada une tribune où ils ont pu faire valoir
leurs points de vue.