Publié le 24 novembre 2008
Ottawa, le 24 novembre 2008
En tant que bénéficiaire de la Convention de la Baie James et du Nord québécois, le sénateur Watt est outré par les agissements de la haute direction de Makivik, qui s’obstine à essayer de justifier de généreuses primes en affirmant qu’elles sont normales et conformes à la norme de l’industrie.
« Nous ne pouvons pas laisser la situation dégénérer davantage. Il faut organiser une réunion spéciale pour discuter de cette affaire, où tout le monde sera au même endroit au même moment. L’objectif de cette réunion devra être d’obliger les membres de la haute direction à démissionner s’ils ne l’ont pas déjà fait à ce moment-là. C’est la chose à faire. »
Le sénateur Watt poursuit : « Nous ne pourrons pas tirer les choses au clair tant que nous n’aurons pas tous la même information. Autrement, si la haute direction se rend dans chaque village, ce ne sera ni plus ni moins qu’une tournée de campagne. La tenue d’une réunion spéciale est la seule option responsable. »
Le sénateur Watt estime par ailleurs que le coût de cette réunion devrait être assumé par la Société Makivik.
Voici les points qui le préoccupent :
- les primes versées sont excessives et injustifiées;
- tous les dirigeants de Makivik touchent un juste salaire en échange de leur travail, et beaucoup d’entre eux sont également rémunérés par chacune des filiales pour lesquelles ils travaillent;
- la Société Makivik a été créée « pour lutter contre la pauvreté et promouvoir le bien-être et la scolarisation des Inuits »;
- les profits enregistrés par Makivik et ses filiales sont censés servir à répondre aux besoins de la communauté;
- l’argent des primes aurait pu servir à aider les jeunes qui fréquentent l’école, à lutter contre le problème des logements trop petits et à financer des programmes visant à accroître le bien-être des Inuits;
- le suicide constitue un énorme problème qui requiert une attention immédiate, et l’argent des primes aurait aidé la communauté à briser ce cycle.
Le sénateur Charlie Watt se préoccupe également du manque de transparence et de responsabilité qui caractérise les rapports de Makivik avec ses membres. À l’origine, Makivik se devait d’être un instrument agissant au nom de ses membres. « Les dirigeants devraient toujours rendre des comptes à la communauté, et pas le contraire. »
« Il faudra prendre le temps nécessaire pour mener une enquête sérieuse, car First Air n’est que l’une des nombreuses filiales de Makivik et il existe peut-être d’autres cas semblables, a déclaré le sénateur Watt. Nous avons une importante tâche à accomplir, car nous devons protéger nos entreprises et nos avoirs. C’est non seulement notre héritage, mais également celui de nos enfants. »
Mais cette affaire a également d’autres conséquences négatives. Lors de la dernière session parlementaire, le sénateur Watt a présenté le projet de loi S-214, qui vise à éliminer la TPS et à rehausser l’indemnité de service septentrional pour les résidants du Nunavut en raison du coût élevé de la vie. Selon le sénateur Watt, il est difficile à l’heure actuelle de négocier des programmes et des services destinés aux Inuits parce que seule une poignée de gens en profitent. « Les avoirs collectifs sont devenus la tirelire dans laquelle puisent un petit nombre d’individus. Cela doit cesser. »
Le sénateur Watt s’inquiète aussi des répercussions de ce scandale sur la crédibilité et la rentabilité des entreprises appartenant à Makivik. Il craint que les entreprises réputées soient dorénavant peu disposées à faire des affaires avec elles. « Les Premières Nations se plaignent que notre peuple fait honte à la communauté autochtone du Canada », d’ajouter le sénateur Watt.
« Cette crise nous a donné l’occasion de réfléchir aux valeurs inuites », fait remarquer le sénateur Watt, tandis qu’il se porte à l’écoute des Inuits de tout le pays. Il exhorte ceux qui ont pris l’argent à le redonner à l’entreprise et a bon espoir qu’une réunion spéciale d’urgence permettra de tirer les choses au clair avec les bénéficiaires, à condition de ne pas tarder. Bien qu’il privilégie une approche douce, le sénateur n’exclut pas le recours à des mesures plus fermes.
« Si nous voulons tous passer de belles Fêtes avec nos proches et voisins, il est primordial de réfléchir à cette situation et de prendre des mesures positives et définitives », de conclure le sénateur Watt.
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Pour information :
M. Jean Roberge
Bureau du sénateur Charlie Watt
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