Mes réflexions sur le projet de loi C-36
Publié le 19 novembre 2014 Blogue par l’hon. Mobina JafferL’été dernier, alors que j’étais de retour en Colombie-Britannique, j’ai eu la chance de passer du temps avec des travailleuses du sexe. Cela m’a permis d’en apprendre davantage sur le projet de loi C-36, Loi sur la protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation.
Suite à cela, j’ai entendu plusieurs histoires qui m’ont beaucoup marquées. J’aimerais remercier tous ces femmes et ces hommes qui m’ont accordé leur temps et confiance afin de partager leurs expériences avec moi. Hier, dans mon discours, j’ai mentionné l’histoire particulière d’une femme : Taryn Onody. Elle m’a envoyé une lettre dans laquelle elle me partage son expérience. Je vous encourage à aller lire mon discours racontant son histoire en détails, mais voici un petit extrait :
« J’ai commencé dans le domaine du travail du sexe lorsque j’étais âgée de 21 ans. J’ai grandi en banlieue de Toronto. Je suis également une catholique pratiquante. Mes parents proviennent de la classe privilégiée. Mes frères et sœurs sont des payeurs de taxes. J’ai grandi dans une belle maison, avec des gens merveilleux et une bonne éducation. Étudiante, j’avais beaucoup de succès, faisant en sorte que j’ai obtenu des diplômes d’étude post-secondaire. Je suis la fille d’à côté.
J’ai commencé à m’intéresser à l’industrie du sexe lorsque je me suis rendue compte que mon emploi corporatif m’ennuyait. Après 5 ans à travailler pour cette industrie corporative, je m’ennuyais, je me sentais prise et je désirais plus ».
Elle ajoute :
« Nous sommes tous et toutes l’enfant de quelqu’un. Nous méritons tous des droits, des libertés et une sécurité. »
Elle m’a également écrit afin de me partager ses inquiétudes quant au projet de loi C-36. Ce projet de loi est en réponse à la décision Bedford rendue par la Cour suprême du Canada. Terri-Jean Bedford est une travailleuse du sexe qui a contesté les lois actuelles qui criminalisent les aspects de l’industrie du travail du sexe comme étant inconstitutionnelles parce qu’elles violent ses droits qui sont protégés par la Charte canadienne des droits et liberté. La Cour suprême du Canada était d’accord avec elle et a ordonné au Gouvernement de rectifier la situation. Dans un délai de 1 an, le Gouvernement avait jusqu’en décembre 2014 pour adopter une nouvelle loi.
Le mardi 4 novembre dernier, le Sénat a adopté le projet de loi C-36. Durant l’étude de la Chambre des communes, la pré-étude du Sénat, ainsi que l’étude du comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles, plusieurs opinions ont été émises quant à ce projet de loi. Un débat d’idées divergentes a été mis de l’avant, j’espère que nous serons en mesure de continuer à alimenter ce débat dans le but de protéger tous les citoyennes et citoyens. En fait, il s’agit d’une discussion qui ne doit cesser. Svp. m’envoyez vos opinions en twittant @SenJaffer.