Viser plus haut : Augmenter le bilinguisme de nos jeunes Canadiens
Publié le 26 juin 2015 Blogue par l’hon. Claudette TardifLe bilinguisme est au cœur de l’identité canadienne. Il procure de nombreux avantages, autant sur le plan social, économique que cognitif. Je crois fortement que tous les Canadiens devraient avoir accès à l’apprentissage d’une langue seconde et devraient pouvoir bénéficier du bilinguisme.
Du point de vue économique, le bilinguisme favorise l’ouverture des horizons et améliore les perspectives d’emplois, il augmente le revenu médian et facilite le commerce. Plusieurs recherches ont aussi démontré que le bilinguisme favorise le développement cognitif puisqu’il améliore la créativité, les capacités de raisonnement, l’agilité mentale et la concentration. De plus, le bilinguisme facilite l’apprentissage d’autres langues. Du point de vue social, le bilinguisme est avantageux puisqu’il encourage les interactions entre les différentes communautés, contribue à la cohésion nationale et permet la communication entre des personnes de différentes cultures. Un Canada fort du bilinguisme accru de sa population ne pourra que mieux se démarquer à l’échelle mondiale.
Selon les données les plus récentes, en 2011-2012, 2,4 millions de jeunes Canadiens apprenaient le français ou l’anglais comme langue seconde dans les écoles primaires et secondaires du pays. Environ 350 000 jeunes anglophones étaient inscrits dans les programmes d’immersion en langue française. Depuis les débuts du français intensif au Canada, en 1998, environ 62 000 élèves se sont inscrits au programme. Bien que les chiffres soient en hausse pour ces programmes spécialisés, la proportion de jeunes du secteur public exposés aux programmes de français de base est en baisse depuis 20 ans, passant de 53 % en 1991 à 44 % en 2011.
De plus, la proportion de jeunes Canadiens en mesure de soutenir une conversation en français et en anglais diminue. 22, 6 % des jeunes Canadiens âgés de 15 à 19 ans avaient une connaissance des deux langues officielles en 2011. Entre 2001 et 2011, il passe de 23,9% à 22,6%. Cette question doit être prise très au sérieux. Le maintien du statu quo n’est plus une option.
Face à ce constat, le Comité sénatorial permanent des langues officielles, dont je suis la présidente, a entrepris une étude sur les meilleures pratiques en matière de politique linguistique et d’apprentissage d’une langue seconde. En juin, le Comité a déposé son rapport intitulé « Viser plus haut : Augmenter le bilinguisme de nos jeunes Canadiens » et a proposé dix recommandations pour améliorer la situation. Ces recommandations sont axées sur quatre domaines : la promotion active du bilinguisme, la maîtrise accrue des langues officielles, les pratiques novatrices et le financement.
À l’aube du 150e anniversaire de la Confédération canadienne, le Canada doit emboîter le pas pour que le bilinguisme reprenne la place qui lui revient comme valeur fondamentale dans l’ensemble du pays. Il est important de prendre dès maintenant les mesures qui s’imposent pour renforcer le statut et l’égalité des deux langues officielles au Canada.