Des sénateurs libéraux expriment leur dissidence à l’égard du rapport du Sénat sur la lutte au terrorisme

Ils invoquent l’omission de recommandations importantes entendues en témoignage 

Ottawa, le 9 juillet 2015 – Le Comité sénatorial permanent de la sécurité nationale et de la défense a déposé hier son rapport provisoire sur les menaces à la sécurité du Canada. Le rapport, intitulé Combattre la menace terroriste au Canada, examine les questions relatives au recrutement, aux opérations, au financement et aux poursuites, entre autres aspects des menaces à la sécurité des Canadiens.

Bien que tous les membres du comité s’entendent sur l’importance de protéger la population canadienne contre les menaces terroristes, des divergences sont apparues quant à la façon de s’y prendre. Malgré les efforts déployés par les membres afin d’atteindre un consensus, le rapport présente en fin de compte les conclusions des membres conservateurs, les sénateurs libéraux Mitchell, Day et Kenny se trouvant en dissidence.

Le rapport provisoire comporte 25 recommandations touchant un éventail de sujets. Bien que certaines de ces recommandations portent sur les menaces à la sécurité auxquelles sont exposées les Canadiens, le comité a entendu des témoignages concernant d’autres questions d’importance qui ne sont pas abordées dans le rapport.

« Il ne fait aucun doute que le Canada est aux prises avec des menaces bien réelles à sa sécurité, posées par une panoplie d’acteurs », a affirmé le sénateur Grand Mitchell. « Nous avons appris que la majorité des dossiers de nos services concernent les menaces provenant de l’extrême droite. Viennent ensuite les menaces issues de la radicalisation islamique et des personnes qui cherchent à se rendre à l’étranger pour joindre les rangs de groupes comme l’État islamique. Les autres proviennent de divers individus et groupes extrémistes. »

« Ma dissidence au rapport est le résultat d’une réflexion approfondie », a précisé le sénateur Mitchell. « Tout d’abord, il s’agit d’un rapport provisoire et les témoignages entendus posent plus de questions qu’ils n’apportent de réponses. J’appuie en principe certaines des recommandations, mais de nombreuses recommandations soulèvent des interrogations et par conséquent ont besoin d’être étayées par d’autres témoignages. »

Le sénateur Mitchell a ensuite soutenu que « les témoignages que nous avons entendus indiquent que de nombreux enjeux importants n’ont pas encore été abordés, notamment le besoin d’accroître le financement de la GRC, du SCRS et d’autres organismes de renseignement qui ont subi des compressions budgétaires même s’ils devaient transférer leurs rares ressources à la lutte contre le terrorisme, la nécessité d’instaurer des programmes policiers et communautaires de prévention, et la nécessité de pousser la recherche nous permettant de comprendre les chemins qui mènent à la radicalisation. En outre, nous devons nous assurer que des mécanismes d’examen et de contrôle sont en place pour encadrer les 17 organismes de renseignement et d’application de la loi qui s’occupent de la sécurité nationale au quotidien. »

Au sujet de l’idéologie religieuse dont il est fait mention dans le document, le sénateur Mitchell a affirmé que « nous devons nous monter équitables. Nous n’allons pas résoudre le problème seulement en multipliant les arrestations; tous les Canadiens sont dans le même bateau. »

Le sénateur Mitchell a dit regretter qu’il n’ait pas été possible de présenter un rapport faisant consensus. Cependant, les études et les discussions qui feront suite au rapport mèneront à une meilleure compréhension du problème par les Canadiens et accroîtront notre capacité à nous y attaquer.

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Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec :
Kyle Johnston, Bureau du sénateur Grant Mitchell
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