La Première Guerre mondiale—Le colloque parlementaire conjoint tenu au Canada et en France
Publié le 12 mai 2015 Hansard et déclarations par l’hon. Serge JoyalL’honorable Serge Joyal :
Honorables sénateurs, lundi prochain, le 18 mai, se tiendra, à l’Assemblée nationale de la République française à Paris, un colloque commémoratif sur la Première Guerre mondiale, la guerre de 1914-1918.
Ce colloque se tiendra sous les auspices de l’Association interparlementaire Canada-France et du Cercle France-Amériques à Paris, avec le concours de l’Ambassade du Canada à Paris et de l’Ambassade de France à Ottawa.
Rappelons-nous, honorables sénateurs, que 620 000 Canadiens servirent sous les drapeaux lors de cette guerre, que 424 000 d’entre eux se retrouvèrent de l’autre côté de l’Atlantique et que 60 000 y perdirent la vie et sont inhumés à jamais en sol français.
Ce deuxième volet du colloque, dont le premier a été tenu ici même, au Sénat, les 11 et 12 novembre derniers, réunira six historiens canadiens et cinq historiens français de haut niveau qui sont bien connus pour leurs travaux de recherche et leurs publications. Parmi eux, il y aura le professeur Desmond Morton, de l’Université McGill, et la professeure Laure Quennouëlle-Corre, de l’École des hautes études en sciences sociales de Paris.
Les coûts du colloque, c’est-à-dire les frais de déplacement des conférenciers, sont financés grâce à une contribution de la Mission du centenaire, organisme du gouvernement français responsable de la coordination et du soutien des activités liées à la commémoration de la guerre de 1914-1918.
Le thème général du colloque vise à évaluer les effets de transformation de cette guerre sur les plans politique, militaire, financier et économique, scientifique, et socioculturel sur les sociétés canadienne et française. En d’autres mots, l’approche de réflexion est la suivante : une guerre est un événement total qui bouleverse tous les paramètres ou les points de repère d’une société. Elle révèle les ressources infinies de la bonté humaine, tout comme elle donne l’occasion aux plus noirs aspects de l’humanité d’avoir libre cours : la cruauté, la torture, les crimes impunis, la barbarie. L’objectif de ce colloque est d’approfondir ces forces qui ont été en jeu lors de la guerre de 1914-1918.
C’est ainsi que seront abordés, entre autres, les thèmes de la censure et de la propagande par l’image au Canada et en France, ou comment la liberté d’expression est manipulée pendant la guerre; le rôle des banques françaises, anglaises et américaines dans le financement de la guerre — en d’autres mots, qui profite financièrement de la guerre —; enfin, l’effet de la guerre sur la science et la mise au point d’armes toujours plus destructrices, sans oublier d’autres thèmes tout aussi déterminants.
Ces exemples montrent bien que l’effort de réflexion sur la guerre de 1914-1918 sera utile pour nous aider à comprendre notre propre monde contemporain, marqué par les guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie et ailleurs.
Le Sénat et la Chambre des communes seront représentés à ce colloque le 18 mai. Nos collègues, les sénateurs Claudette Tardif et Michel Rivard, seront présents, tout comme des députés de chacun des partis à l’autre endroit. Le colloque qui se tiendra à Paris lundi prochain sera inauguré par le discours du président de l’Assemblée nationale de la France, M. Claude Bartolone, et le secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, M. Jean-Marc Todeschini, clôturera la session.
Je voudrais remercier l’Association interparlementaire Canada-France et le ministère canadien des Anciens Combattants de l’intérêt qu’ils ont manifesté envers la tenue de cet événement unique parmi les activités de commémoration de la guerre de 1914-1918.