Déclaration faite le 02 juin 2009 par le sénateur Charlie Watt
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Le sénateur Watt :
En regardant les murs de cette salle, je vois de nombreuses peintures représentant la guerre. Les Inuits pensent différemment. Nous sommes proches de la terre, et nous ne préconisons pas la guerre. Il est très important que nous commencions à montrer notre culture dans des lieux publics comme celui-ci.
Le premier ministre a présenté des excuses aux étudiants des pensionnats indiens en public, devant tous les Canadiens. Jusqu'à présent, nous n'avons pris aucune mesure pour régler les problèmes créés par les pensionnats indiens. J'ai appris qu'un membre des Premières nations, Harry LaForme, qui avait présidé la Commission de vérité et de réconciliation relative aux pensionnats indiens depuis avril, avait donné sa démission. Comme nous le savons tous, les nominations à cette commission prennent beaucoup trop de temps. Êtes-vous au courant de ce qui se passe à cet égard?
Mme Simon : Oui, c'est tellement vrai. J'aimerais beaucoup voir des œuvres inuites représentant des choses positives et reflétant notre attachement à l'environnement, à notre culture et à notre mode de vie. Nous avons besoin d'en voir davantage.
Après que le premier ministre a présenté des excuses aux Inuits, aux Premières nations et aux Métis au sujet des pensionnats, l'accord conclu prévoyait la formation de la Commission de vérité et de réconciliation relative aux pensionnats indiens, mais le président a donné sa démission. Peu après, deux autres membres de la commission sont également partis. Ils devront tous être remplacés.
Depuis avril, nous attendons que le gouvernement fédéral nomme trois nouveaux commissaires. Nous ne savons pas quand il le fera officiellement. Je suis bien d'accord avec vous que cela devrait se faire rapidement. Quand j'ai parlé au ministre Strahl en avril, nous avions convenu qu'il était urgent de procéder à ces nominations. Nous nous attendions à ce qu'elles soient faites en juin, mais rien n'a été confirmé.
Le sénateur Watt : La culture inuite est différente des cultures et des langues des Premières nations et des Métis. Les abus commis contre les Inuits ont également été très différents. Ils se sont produits dans un environnement différent, et les distances étaient bien plus importantes lorsque le gouvernement a enlevé les enfants inuits à leurs familles et à leurs foyers. Même s'ils sont tous allés dans les mêmes pensionnats, les expériences ont été différentes.
Nous avons besoin d'un certain apport, non de la part d'un seul Inuit, mais peut-être de deux coprésidents, représentant l'un les Premières nations et les Métis et l'autre, les Inuits. La présence des Inuits doit être prise au sérieux à la Commission de vérité et de réconciliation relative aux pensionnats indiens. Il y a beaucoup à faire en matière de réconciliation et, si nous ne prenons pas un bon départ, la lenteur du processus donnera lieu à d'autres problèmes encore. Prenons-nous l'affaire suffisamment au sérieux?
Mme Simon : Cela crée davantage de problèmes.
Sénateur Watt, dans nos discussions avec le gouvernement du Canada, nous avons essayé de nous assurer que les Inuits seront adéquatement représentés dans le cadre des travaux de la Commission de vérité et de réconciliation relative aux pensionnats indiens. Je ne suis pas en mesure de divulguer le contenu des discussions qui se sont déroulées au comité dont je faisais partie, mais nous avons insisté pour que la commission reconnaisse, dans les travaux qu'elle entreprendra au cours des cinq prochaines années, les enjeux qui intéressent particulièrement les Inuits. Comme vous l'avez dit, les Inuits ont connu des expériences différentes, quoique de même nature, à l'époque des pensionnats indiens. Nous devons veiller à ce qu'ils ne soient pas écartés au cours des travaux de cette commission. Comme nous sommes isolés et peu nombreux, certains pourraient avoir tendance à ne pas faire cas de nous. Nous déployons beaucoup d'efforts pour éviter que cela ne se produise.
La nomination des commissaires relève du gouvernement fédéral. Une fois que nous saurons de qui il s'agit, nous travaillerons très fort pour nous assurer que les Inuits seront toujours présents dans les travaux de la commission.