Déclaration faite le 12 juin 2008 par le sénateur Charlie Watt
L’ hon. Charlie Watt:
Votre Honneur, permettez-moi de dire
quelques mots en inuktitut.
[Note de la rédaction : Le sénateur Watt s'exprime en inuktitut.]
Honorables sénateurs, hier, tous les partis ont présenté des excuses pour les
séquelles laissées par le système des pensionnats indiens. Je vous en remercie,
honorables sénateurs. Je remercie du fond du cœur les sénateurs et les députés
de toutes les allégeances politiques.
Des voix : Bravo!
Le sénateur Watt :Comme vous le savez, cette
initiative visait à assimiler les premiers habitants et à les dépouiller de
leur identité autochtone en détruisant leur culture, leur langue, leur
patrimoine et en pillant leurs ressources et leurs terres.
En termes concrets, nous ne
savons pas ce que ces excuses signifieront pour l'avenir. Elles pourraient être
le début de nouvelles relations positives entre le Canada et les premiers
habitants de ce grand pays, à la condition que nos représentants au Parlement
soient disposés à respecter la primauté du droit.
Honorables sénateurs, je
considère ces excuses comme un deuxième pas fait à la suite des négociations
qui ont abouti aux modifications de 1982 à la Constitution du Canada. J'avais pris
part aux négociations à l'époque. Cet amendement a permis l'ajout de l'article
35, qui reconnaît et protège les droits ancestraux et issus de traités des
peuples autochtones.
Si le Canada tient vraiment
à de nouvelles relations de nation à nations avec les premiers habitants, il
devrait alors signer la Déclaration des Nations Unies sur les droits des
peuples autochtones. Le Canada devrait rétablir les droits existants des
Autochtones au vrai sens de la Constitution du Canada et, encore une fois, respecter
la primauté du droit. Le Canada devrait s'attaquer sérieusement aux difficiles
problèmes des collectivités autochtones dans les secteurs de l'eau potable, du
logement, de l'éducation et de la santé, pour ne nommer que ceux-là.
Honorables sénateurs, nous
devons faire attention et reconnaître que les excuses concernent le passé et
que le risque d'assimilation demeure. En fait, selon une politique actuelle, le
gouvernement négocie les traités en utilisant une « disposition de
non-assertion » conçue pour forcer la reddition des droits autochtones
existants, ce dont nous avons tous été témoins de temps à autre. Une telle
disposition équivaut aux précédentes tentatives d'assimilation. Il faut changer
cela si nous voulons progresser.
Il reste encore du travail à
accomplir pour que les droits autochtones, tels qu'ils sont établis dans la
Constitution du Canada, soient reconnus, respectés et promus.
[Note de la rédaction : Le sénateur Watt s'exprime en inuktitut.]
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