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Deuxième lecture du projet de loi S-247, Loi instituant la Journée internationale pour la langue maternelle

Deuxième lecture du projet de loi S-247, Loi instituant la Journée internationale pour la langue maternelle

Deuxième lecture du projet de loi S-247, Loi instituant la Journée internationale pour la langue maternelle

L’honorable Mobina S. B. Jaffer :

Honorables sénateurs, je prends aujourd’hui la parole à l’étape de la deuxième lecture du projet de loi S-247, Loi instituant la Journée internationale pour la langue maternelle.

Le projet de loi S-247 ferait du 21 février la « Journée internationale de la langue maternelle ». Pour que tout le monde se comprenne bien, il ne s’agirait ni d’un jour férié ni d’un jour non ouvrable.

Ce projet de loi ne remet pas en question le fait que les deux langues officielles du Canada sont le français et l’anglais. Au contraire, le statut officiel de ces deux langues est garanti par la Charte canadienne des droits et libertés.

Je tiens à remercier le député John Aldag de tout ce qu’il a fait pour le projet de loi S-247. C’est un réel plaisir de travailler avec lui, et c’est grâce à son excellent travail, honorables sénateurs, que cette mesure législative a pu voir le jour.

J’aimerais tout d’abord vous raconter l’histoire d’Heeba. Maintenant dans la fin de la vingtaine, Heeba a quitté le Bangladesh en 1992 pour immigrer au Canada. Elle nous a expliqué comment le multilinguisme est devenu son identité culturelle.

Elle a dit ceci :

C’est extrêmement important pour moi de parler ma langue maternelle, le bengali, avec ma famille. Quand j’étais à l’université, j’ai toujours eu des colocataires allemands et français et je profitais de chacune des occasions qui s’offraient à moi de parler avec eux dans leur langue.

J’ai remarqué que les gens sont très reconnaissants quand je fais l’effort de m’adresser à eux dans leur langue maternelle. Les yeux de mes amis brillent quand je leur parle en bengali, en népalais, en hindi ou en espagnol. Je parle aussi parfaitement le français et l’anglais.

Le goût des langues court dans ma famille : mon père parle italien et mandarin, tandis que ma mère parle couramment l’allemand. Je suis incroyablement fière de parler ma langue maternelle, le bengali. J’ai suivi des cours de bengali à l’université pour être capable de lire des ouvrages plus savants et de la poésie. Le Bangladesh m’a légué un extraordinaire bagage culturel, et j’aimerais tant que mes enfants parlent eux aussi le bengali, en plus de nombreuses autres langues. J’ai beaucoup de mal à m’attacher à une seule langue. Je suis plusieurs langues à la fois, comme de nombreux autres Canadiens.

Honorables sénateurs, le bilinguisme anglais-français rend notre pays unique. Le bilinguisme est au cœur de l’identité canadienne et c’est l’un des legs les plus fantastiques que nous pouvons laisser aux générations futures. Par contre, le multilinguisme est différent du bilinguisme, car il implique d’autres langues que l’anglais et le français. Le multilinguisme est la capacité à parler plusieurs langues.

Pour certains, c’est la capacité de parler l’anglais et le français, en plus de nombreuses autres langues. Pour d’autres, le multilinguisme signifie parler une des deux langues officielles du Canada, ainsi que d’autres langues, notamment leur langue maternelle. Malgré le fait que ni l’anglais ni le français ne soient leur langue maternelle, de nombreux Canadiens parlent différentes langues qui enrichissent notre culture et notre pays. Comme de nombreux Canadiens, y compris certains parmi vous, je peux parler différentes langues. Je parle gujarati, kutchi, swahili, hindi, anglais et français, en plus d’un peu d’espagnol.

Honorables sénateurs, jusqu’à aujourd’hui, le multilinguisme n’était pas reconnu. Changeons les choses. Plus de 200 langues sont parlées au Canada. Ensemble, nous pouvons célébrer notre richesse linguistique. Afin de montrer l’importance des langues, je vais vous donner un extrait d’un énoncé des Nations Unies :

Les langues constituent les instruments les plus puissants pour préserver et développer notre patrimoine matériel et immatériel. Tout ce qui est fait pour promouvoir la diffusion des langues maternelles sert non seulement à encourager la diversité linguistique et l’éducation multilingue mais aussi à sensibiliser davantage aux traditions linguistiques et culturelles du monde entier et à inspirer une solidarité fondée sur la compréhension, la tolérance et le dialogue.

Honorables sénateurs, la diversité linguistique profite au Canada de différentes façons. Le multilinguisme préserve le patrimoine culturel et linguistique, il solidifie notre identité canadienne, puisqu’il en est l’un des fondements, et il nous distingue des autres pays de la planète.

Premièrement, le multilinguisme a profondément façonné notre pays et continue de prendre de l’importance à mesure que les enfants s’emploient à apprendre, en plus du français et de l’anglais, des langues qui leur sont transmises par leurs parents et qui font partie de leur héritage culturel.

Il y a plus de 200 langues parlées au Canada. De l’espagnol au pendjabi, en passant par le tagalog, de l’ouest à l’est, le Canada accueille une diversité de langues et de cultures.

Dans ma province de la Colombie-Britannique, le multilinguisme augmente à la vitesse de l’éclair. À Vancouver seulement, plus de la moitié des enfants d’âge scolaire apprennent une autre langue que le français ou l’anglais. De même, de toutes les grandes villes canadiennes, Vancouver est celle qui accueille le plus grand nombre de résidants, soit 25 p. 100 de sa population, dont ni le français ni l’anglais n’est la langue maternelle.

Selon une analyse publiée par le recensement de 2016, il est démontré que les grandes villes canadiennes dressent un portrait différent basé sur les langues parlées. Mis à part l’anglais et le français, l’arabe est la langue la plus parlée à Montréal, le tagalog, à Calgary, et les langues chinoises, telles que le mandarin et le cantonais, surpassent les autres langues à Toronto et à Vancouver. Partout au pays, plus de 1,2 million d’individus ont le mandarin ou le cantonais comme langue maternelle. Il s’agit d’une augmentation de 18 p. 100 depuis les cinq dernières années. Honorables sénateurs, au moment où je m’adresse à vous aujourd’hui, 7,7 millions de Canadiens parlent une autre langue maternelle que l’anglais ou le français au sein de leur foyer.

Il y a également de nombreuses études qui ont été publiées sur les bienfaits de l’apprentissage de plusieurs langues et du multilinguisme. De nos jours, de plus en plus de parents parlent à leurs enfants dans leur langue maternelle.

Un citoyen de Vancouver, Jens Von Bergmann, affirme que les parents sont encouragés à transmettre leur langue maternelle à leurs enfants. M. Von Bergmann parle allemand à son jeune garçon, tandis que sa femme s’adresse à celui-ci dans sa langue maternelle, c’est-à-dire le mandarin. La situation culturelle familiale de M. Von Bergmann est un exemple parmi tant d’autres de familles canadiennes.

Comme de nombreuses familles encouragent leurs enfants à apprendre plusieurs langues, le multilinguisme n’est plus un concept étranger dans notre pays. Il fait partie de ce que nous sommes.

Par conséquent, le projet de loi S-247, Loi instituant la Journée internationale de la langue maternelle, souligne la contribution des langues au façonnement d’une société diversifiée et multiculturelle au Canada. Le multiculturalisme et le multilinguisme élargissent grandement nos horizons, en particulier dans le cas des jeunes Canadiens.

Honorables sénateurs, je voudrais vous raconter l’histoire de Joshua. C’est une histoire qui a une résonance particulière pour moi, parce que mes enfants et mes petits-enfants sont polyglottes comme lui. Joshua est un jeune étudiant d’origine philippine qui habite à Vancouver et dont la langue maternelle est le tagalog. Je lui ai demandé ce que signifiait le multilinguisme pour lui. J’ai trouvé sa réponse remarquable. La voici :

Pour moi, le multilinguisme veut dire beaucoup de choses, mais les trois plus importantes sont les suivantes. Premièrement, c’est la perspective d’un avenir meilleur parce qu’il donne accès à davantage de choix de carrières et à de meilleurs salaires. Deuxièmement, c’est un moyen de cultiver des amitiés et des liens plus profonds avec des personnes d’une autre culture en étudiant leur langue, leur culture et leur histoire. Enfin, c’est la chance de voir les événements sociaux et politiques avec le regard des gens qui vivent dans un autre pays, en communiquant avec eux dans leur langue maternelle.

Joshua a seulement 21 ans. Il se passionne pour la politique internationale, qu’il veut étudier, et il parle plus de huit langues. À l’école, il a aussi appris deux langues autochtones, soit l’inuktun et l’inuktitut. Joshua me dit qu’il voudrait que les enfants qu’il aura un jour apprennent le tagalog pour être capables de parler la langue de leurs ancêtres et de comprendre leur identité. Il voudrait que ses enfants aient l’esprit ouvert et empreint de compassion, qu’ils s’intéressent aux autres cultures et aux autres philosophies. Joshua croit que la compassion peut naître dans le cœur des gens lorsque, grâce à leur connaissance des langues, ils communiquent avec des habitants d’autres pays et tissent avec eux des liens de confiance.

Honorables sénateurs, quand j’étais l’envoyée spéciale du Canada au Soudan, j’étais toujours surprise, lorsque je me rendais dans des camps de réfugiés soudanais, d’y voir de jeunes travailleurs canadiens qui maîtrisaient parfaitement l’arabe. Ils ont gagné la confiance des réfugiés et ont joué un rôle crucial en tant que coordonnateurs de camp.

Honorables sénateurs, de belles occasions existent pour nos jeunes s’ils parlent plusieurs langues. Aujourd’hui, de nombreux jeunes Canadiens croient fermement en l’importance de se comprendre les uns les autres. J’ai encouragé mes propres enfants à apprendre autant de langues que possible à l’école et à parler notre langue maternelle avec moi à la maison. Mes enfants veulent eux aussi que leurs enfants comprennent et apprennent leur langue maternelle. Cela fait partie de leur identité.

Honorables sénateurs, la Journée internationale de la langue maternelle n’est pas seulement l’occasion de mettre en lumière les langues du patrimoine multiculturel canadien, elle est aussi l’occasion de souligner l’importance de préserver le patrimoine culturel et linguistique.

Il ne faut pas oublier de reconnaître les langues autochtones. Elles font également partie de l’identité canadienne. Le Canada est fier de sa diversité linguistique, y compris la diversité linguistique au sein des Premières Nations. On parle au Canada plus de 60 langues autochtones. De nombreuses autres langues autochtones sont disparues. Chaque fois qu’une langue disparaît, une partie de notre identité disparaît avec elle. Malheureusement, sur les 60 langues autochtones relevées, seules 4 seulement sont considérées comme étant à l’abri de la disparition.

C’est en Colombie-Britannique que sont parlées plus de la moitié des langues autochtones au Canada. Cependant, seul un Autochtone sur 20 dans cette province parle couramment sa langue, et la plupart de ces Autochtones sont des aînés. Bon nombre des langues autochtones remontent à des milliers d’années, mais elles pourraient être sur le point de disparaître. Nous n’avons pris aucune mesure jusqu’à présent pour remédier à cette situation. C’est inacceptable.

Honorables sénateurs, notre langue fait de nous qui nous sommes en tant que Canadiens. Elle protège notre identité et en fait partie. En fait, les récits de Heeba et de Joshua m’ont touchée et m’ont fait penser à ma propre histoire. Je suis une Africaine et Indienne qui est venue au Canada avec mes connaissances linguistiques particulières. Je suis venue au Canada et j’ai tenu à apprendre les deux langues officielles du pays, mais je n’ai pas pour autant oublié mes propres racines et mon propre patrimoine culturel. Mon attachement à ma langue et à ma culture me remplit de fierté et de joie. C’est ce qui fait de moi la personne que je suis.

Le multiculturalisme et le multilinguisme vont de pair. Tous deux contribuent à la richesse culturelle du Canada.

L’automne dernier, la population de Toronto était officiellement constituée à 50 p. 100 de minorités visibles. Une vraie nation multiculturelle se doit de reconnaître son multilinguisme. Enfin, le multilinguisme n’a pas seulement un rôle dans l’identité culturelle des gens, il joue aussi un rôle important dans le commerce international. Les possibilités de multilinguisme vont croissant au Canada à mesure que le pays tente de mettre en place de nouvelles routes commerciales, ce qui constitue un grand avantage de notre commerce international. L’importance de la diversité linguistique confère au Canada un net avantage sur la scène internationale.

Un grand nombre des résidents du Canada sont en mesure d’employer leur langue d’origine pour aider le Canada à nouer des liens avec d’autres pays et, ainsi, accroître sa capacité commerciale.

La maîtrise de la diversité linguistique nous permet d’élargir nos horizons culturels et de comprendre les manières d’être qui nous aideront à nouer des amitiés et à établir des liens de confiance avec nos pairs ailleurs dans le monde.

Dans un univers mondialisé où règne une vive concurrence, nous devons voir à ce que les citoyens aient tous les outils dont ils auront besoin pour réussir. Les Canadiens ne peuvent plus se contenter de parler une ou deux langues pour aller chercher de nouveaux marchés.

Le Canada doit favoriser la préservation des langues d’origine. Le multiculturalisme étant inscrit dans notre Constitution, il est important que nous reconnaissions les avantages de la diversité de notre pays et présentions le multilinguisme comme un outil qui nous donnera accès au monde entier.

Notre ouverture envers les autres repose sur notre compréhension du bagage culturel que chaque Canadien apporte avec lui au Canada. Le multilinguisme ne peut que favoriser la paix, la collaboration et le respect mutuel, tant à l’échelle nationale qu’internationale.

L’établissement de la Journée internationale de la langue maternelle nous placerait sur un pied d’égalité avec nos partenaires internationaux, puisque cette journée est déjà soulignée un peu partout dans le monde même si ce n’est pas officiellement le cas au Canada. Cette journée a été instituée officiellement par un vote unanime lors de la 30e Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, qui s’est tenue en novembre 1999. Depuis, cette journée est célébrée le 21 février de chaque année.

Certaines provinces canadiennes, dont l’Ontario et la Colombie-Britannique, célèbrent déjà la Journée internationale de la langue maternelle en organisant des activités sur leur territoire. Par exemple, l’an dernier, le Musée canadien des langues, à Toronto, a souligné la Journée internationale de la langue maternelle en tenant une journée d’activités familiales, telles que du bricolage et une chasse au trésor sous le thème de la langue. Il y a aussi eu une séance de lecture en groupe en français et en anglais du livre intitulé Le meilleur monde imaginable, le premier recueil de contes multilingue pour enfants. Toujours dans le cadre des festivités visant à souligner le multilinguisme, un festival de la langue maternelle organisé par la Mother Language Lovers of the World Society a eu lieu l’été dernier au parc Bear Creek de Surrey, en Colombie-Britannique. J’ai été fière d’assister à un festival en plein air, où des enfants et des adultes de ma province, la Colombie-Britannique, se sont rassemblés pour partager leur héritage et pour enrichir le multiculturalisme et la diversité linguistique.

Même si des initiatives de ce genre suscitent un sentiment de fierté et un solide engagement culturel, chaque Canadien définit à sa façon le multilinguisme et manifeste un attachement personnel à celui-ci. Je suis ébahie de voir des jeunes apprendre de nouvelles langues, en plus de pouvoir parfois déjà s’exprimer en anglais, en français et en espagnol.

Avant de terminer, j’aimerais vous parler d’un jeu auquel ont participé des garçons et des filles pour briser la glace. Les enfants étaient invités à nommer un superpouvoir qu’ils aimeraient pouvoir posséder. Mika, un garçon de 6 ans en immersion française, a dit qu’il souhaiterait posséder le superpouvoir de parler toutes les langues du monde afin de se faire beaucoup d’amis avec lesquels il pourrait jouer à cache-cache. Voir un jeune garçon souhaiter apprendre des langues pour pouvoir rigoler et jouer avec de nouveaux amis m’a réchauffé le cœur.

Honorables sénateurs, il devient de plus en plus nécessaire de souscrire pleinement à la pluralité linguistique. L’identité du Canada est composée d’une mosaïque de langues et de cultures qui forment ensemble une collectivité multiculturelle unique et vibrante.

La Journée internationale de la langue maternelle est aussi une journée qui permet de célébrer la liberté de pouvoir communiquer dans la langue de notre choix. Je suis et je serai toujours une ardente défenseure du bilinguisme canadien. Permettez-moi encore une fois de rappeler à tous les sénateurs que le projet de loi S-247 n’enlève rien au bilinguisme anglais-français dont nous sommes fiers; il encourage simplement tous les Canadiens à célébrer et mettre en valeur leur propre langue maternelle le 21 février.

Les langues nous permettent de cultiver des relations, de tisser des liens de confiance, de favoriser la compréhension et de créer l’histoire. Elles nous permettent de partager des histoires, notre spiritualité, notre compassion et notre humanité.

Il n’y a aucun doute que le multilinguisme n’existerait pas au Canada sans les Canadiens multilingues. Honorables sénateurs, permettez-moi de vous raconter une histoire. Lorsque je suis arrivée au Canada, je ne parlais pas français et j’étais vraiment stupéfaite du manque d’enthousiasme qu’il y avait dans ma province à l’égard de l’apprentissage du français. Si vous étiez anglophone, vous vouliez seulement être en mesure parler anglais. Ensuite, lorsque je suis allée au Québec, il y avait des gens qui estimaient qu’ils devaient apprendre le français.

Je suis vraiment étonnée par ces positions. Pourquoi devons-nous parler une langue ou l’autre? Pourquoi est-ce important de seulement parler une langue? Une des choses dont je suis le plus fière à titre de sénatrice est que mon poste m’a permis d’apprendre à parler français. Mon apprentissage n’est pas encore terminé. L’autre chose dont je suis le plus fière est que je suis membre du Comité des langues officielles. Le sénateur Smith est aussi membre de ce comité. Nous avons tous les deux reçu une lettre d’une femme qui craignait que le français ne devienne trop répandu dans sa province — je ne vous donnerai pas le nom de la province.

Je tiens à vous dire, sénateurs, qu’il n’est pas question ici d’apprendre une langue au détriment de l’autre. Il est question d’enseigner une multitude de langues à nos enfants. Le Canada est un très petit pays, et, si nous ne défendons pas les intérêts de nos enfants en leur donnant la chance d’apprendre de nombreuses langues, nous leur imposons un handicap. La question n’est plus de savoir si on doit apprendre le français et l’anglais. Il va sans dire que tous les enfants au Canada devraient apprendre le français et l’anglais, et, si j’étais première ministre, ce que je ne serai jamais, et que j’avais une baguette magique me permettant de donner des ordres à tout le monde, je dirais qu’ils devraient apprendre le français, l’anglais et l’espagnol. Sur le continent américain, tout le monde devrait parler le français, l’anglais et l’espagnol. Cela devrait aller de soi.

Honorables sénateurs, je vous demande d’appuyer ce projet de loi, non pas parce qu’il me tient tant à cœur, mais parce que nous devons élargir notre façon de penser. Plus nous parlons de langues, plus nous brisons l’isolement. Plus nous parlons de langues, plus nous offrons d’avantages à nos enfants. Nous apprenons à mieux nous comprendre et nous jouerons un rôle accru dans la consolidation de la paix dans le monde. Donc, je vous demande de réfléchir aux raisons pour lesquelles il est important que nous parlions beaucoup de langues. C’est l’essence même du Canada. Merci beaucoup.