La Journée internationale de la femme
Publié le 8 mars 2016 Hansard et déclarations par l’hon. Céline Hervieux-Payette (retraitée)L’honorable Céline Hervieux-Payette :
Bienvenue à ces dames. C’est un peu en hommage à mes collègues femmes que je fais cette déclaration, et je demande à tous mes collègues de se joindre à nous afin de se dire tous féministes.
Honorables sénateurs, aujourd’hui, 8 mars, Journée internationale de la femme, j’ai particulièrement à cœur de vous parler de la pertinence du féminisme en 2016. Tout d’abord, établissons les faits. Le féminisme, tel que le définit Le Petit Robert, se réfère à « l’attitude de ceux qui souhaitent que les droits des femmes soient les mêmes que ceux des hommes ». La chose ne fait pas mal, et je crois que nous pouvons tous être d’accord.
Le féminisme désigne, ni plus ni moins, un ensemble de mouvements et d’idées politiques, philosophiques et sociales qui partagent un but commun : définir, établir et atteindre l’égalité politique, économique, culturelle, personnelle, sociale et juridique entre les femmes et les hommes. C’est un mouvement qui aspire à la parité des genres, au traitement égal pour un travail égal.
Au Québec, le premier ministre Charest a nommé en 2007 un premier cabinet ministériel composé à égalité d’hommes et de femmes, et j’en suis très fière. D’ailleurs, il l’a fait de nouveau en 2008. Il a également permis aux conseils d’administration des sociétés d’État de viser la parité hommes/femmes. Au Canada, il a fallu attendre l’arrivée des libéraux au pouvoir pour que le premier conseil des ministres à parité hommes/ femmes voie le jour, grâce à la vision du premier ministre Trudeau.
Au Canada, honorables sénateurs, le Sénat est la Chambre qui est la mieux représentée par des femmes, à ceci près que cette représentation est de 36 p. 100, ce qui est encore loin de l’objectif paritaire de 50 p. 100. Or, cette situation pourra être corrigée grâce aux prochaines nominations.
Selon Historica Canada, déjà, au cours des années 1960, le féminisme rejetait toute limite à l’égalité des droits et démontrait que cette égalité ne peut s’obtenir dans la vie quotidienne par de simples modifications juridiques, politiques ou institutionnelles. À titre de preuve, au Canada, les textes de loi et de droit sont neutres quant au genre dans une très grande majorité.
La réalité de 2016, c’est qu’il reste beaucoup à faire avant que les femmes soient réellement égales aux hommes. Pensons au manque de femmes dans les postes clés des grandes entreprises et à leur absence flagrante au sein des conseils d’administration. Pensons au manque à gagner des femmes qui occupent les mêmes postes que les hommes, qui représente jusqu’à 30 p. 100 de moins dans certains secteurs d’activité.
L’absence d’égalité pour les femmes est également représentée dans les torts qu’elles subissent en plus grande proportion dans toutes les sphères de la société, qu’il s’agisse d’actes, d’attitudes condescendantes, ou encore de fausses croyances. Les cas récents de M. Ghomeshi, de M. Aubut et du général Lawson sont des exemples de personnes qui n’ont pas compris ce qu’était le féminisme.
J’invite tous mes collègues, hommes et femmes de cette Chambre, ainsi que tous les Canadiens, à célébrer aujourd’hui la femme canadienne, afin que nous puissions travailler ensemble, comme parlementaires, à atteindre la vraie égalité de demain.