La Journée mondiale des réfugiés
Publié le 22 juin 2015 Hansard et déclarations par l’hon. Mobina JafferL’honorable Mobina S. B. Jaffer :
Honorables sénateurs, samedi dernier, le 20 juin, a eu lieu la Journée mondiale des réfugiés. Notre monde est marqué actuellement par un équilibre précaire. Les déplacements et l’incertitude sont la norme pour des millions de personnes. Les guerres civiles et les troubles ont déplacé des mères de famille et leurs filles, des pères de famille et leurs fils, qui ont été obligés de fuir loin de leur foyer.
Honorables sénateurs, la séparation que vivent ces gens n’est pas que physique. Au-delà de la distance géographique, la séparation a des conséquences psychologiques, par exemple, lorsqu’on sait que son enfant ne pourra pas faire ses premiers pas dans la cour de la maison qu’on a bâtie à la sueur de son front, dans le but d’assurer la stabilité de sa famille, pour ensuite voir ses rêves fracassés.
Au lieu de pouvoir vivre chez lui, le réfugié est condamné à vivre dans un camp de réfugiés. Je suis déjà allée dans les camps de réfugiés de Turquie. Les camps de ce pays figurent parmi des meilleurs camps de réfugiés syriens. Je suis aussi allée dans ceux du Darfour, et c’est à peine si on peut appeler ces endroits des camps.
Malgré les conditions de vie des réfugiés dans les camps et le nouveau contexte de paix qu’ils y trouvent peut-être enfin, ces camps ne sont pas un chez-soi. Plus de 50 millions de réfugiés dans le monde, oui, 50 millions de personnes, n’ont pas de foyer.
Honorables sénateurs, alors que nous réfléchissons aux mesures à prendre pour mieux aider les réfugiés, n’oublions pas que, pour les réfugiés, l’arrivée dans un camp n’est pas une fin en soi. Les réfugiés ne seront peut-être pas en mesure de retrouver le milieu qu’ils ont quitté, mais ils devraient être en mesure de rebâtir ce qu’ils ont déjà eu, un milieu de vie où ils pourront vivre en sécurité et s’épanouir, où leurs enfants pourront aller jouer et dont ils pourront être fiers.
Honorables sénateurs, il y a 43 ans, j’étais moi-même réfugiée. J’ai parfois l’impression que c’était juste hier. Encore aujourd’hui, je me souviens très clairement de cette horrible époque. Cependant, je me rappelle aussi fort bien la gentillesse des Canadiens envers les gens venant de Somalie ou d’ailleurs et envers les membres de ma famille et moi. Je vous remercie de m’avoir accueillie parmi vous et de m’avoir fait Canadienne.
Je tiens à remercier M. et Mme Chrétien de leur amitié durable et de leur amour. Je remercie aussi l’honorable Thomas Dohm, ancien juge de la Cour suprême de la Colombie-Britannique — mon mentor, mon ami et mon associé en droit — ainsi que sa femme, Faith, et leurs enfants, qui nous ont aidés à nous intégrer dans la société.
À tous les Canadiens, merci d’avoir fait de nous de fiers Canadiens.