La maladie mentale
Publié le 23 novembre 2016 Hansard et déclarations par l’hon. Elizabeth Hubley (retraitée)L’honorable Elizabeth Hubley (leader adjointe des libéraux au Sénat) :
Je vous souhaite la bienvenue. Je suis ravie que vous soyez des nôtres.
Selon la Commission de la santé mentale du Canada, on compte, chaque semaine, 500 000 Canadiens qui sont incapables de travailler à cause de problèmes de santé mentale.
Je comprends que vous devez, en tant que ministre de la Santé, aider les provinces à fournir des soins de santé tout en respectant leurs compétences.
Cependant, le gouvernement fédéral joue un rôle important en établissant les normes qui permettent d’offrir des soins de santé appropriés et efficaces aux Canadiens, notamment ceux qui appartiennent à certains groupes comme les Premières Nations, les membres des Forces canadiennes, les anciens combattants ainsi que les détenus des prisons fédérales qui relèvent du gouvernement fédéral.
Hier, j’ai rencontré des représentants de l’Association des infirmières et infirmiers du Canada, qui ont parlé des problèmes de santé mentale dont souffrent plus de 8,1 millions de fournisseurs de soins canadiens.
La semaine dernière, des membres de l’Alliance canadienne des associations étudiantes nous ont signalé une augmentation des cas de handicap lié à une maladie mentale parmi les étudiants canadiens de niveau postsecondaire.
Au Comité sénatorial permanent des droits de la personne, des intervenants de première ligne au sein d’organismes communautaires et d’organismes qui s’occupent des réfugiés nous ont dit qu’ils ne reçoivent pas les ressources dont ils ont besoin pour répondre aux problèmes particuliers et bien réels qui touchent la santé mentale des nouveaux arrivants au Canada.
La ministre peut-elle me dire ce que fait le gouvernement pour appuyer les membres de la population qui sont aux prises avec une maladie mentale et les organisations communautaires de première ligne qui aident les Canadiens les plus vulnérables?
L’honorable Jane Philpott, C.P., députée, ministre de la Santé : Je vous remercie d’avoir soulevé la question de la santé mentale. À mon avis, il s’agit d’un des enjeux les plus importants qui relèvent de mon mandat, et le gouvernement fédéral doit assumer ses responsabilités à cet égard.
Je tiens à féliciter le Sénat, car je sais que les sénateurs ont examiné souvent cette question et qu’ils ont publié d’excellents rapports à ce sujet au cours des dernières années. Je crois que nous avons le devoir envers les auteurs de ces rapports de donner suite à un grand nombre de recommandations, car, à mon avis, elles n’ont pas toujours été convenablement mises en application.
Vous avez soulevé la question des statistiques concernant la santé mentale. Je dis souvent que, même si les statistiques révèlent qu’un Canadien sur quatre ou cinq souffre d’une maladie mentale, je pense que tous les Canadiens sont touchés par celle-ci. En effet, partout où je vais, je rencontre des gens qui ont un ami, un collègue ou un parent qui est aux prises avec une maladie mentale.
La maladie mentale nous touche profondément. Elle constitue une tragédie économique : elle engendre une perte de productivité de 50 milliards de dollars. En tant que société, nous devons faire mieux à cet égard.
Je n’aurai pas le temps d’entrer dans tous les détails, mais c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup et cela me ferait grandement plaisir d’en reparler avec vous.
Vous avez parlé, par exemple, de notre responsabilité au sein de la Direction générale de la santé des Premières nations et des Inuits, qui relève de mon portefeuille. Cette année, nous avons été en mesure d’effectuer des investissements de l’ordre de 69 millions de dollars dans la santé mentale afin d’augmenter le nombre d’équipes de mieux-être mental et d’équipes d’intervention en situation de crise. Ces investissements ont joui, selon moi, d’un accueil très favorable, mais ils restent insuffisants. Je suis la première à le reconnaître. Le gros de la responsabilité pour la prestation des services de santé mentale dans ce contexte incombe évidemment à mes collègues provinciaux et territoriaux et je m’efforce de leur communiquer que c’est un secteur dans lequel nous souhaitons collaborer avec eux et les appuyer dans le cadre de la négociation du nouvel accord sur la santé. En fait, c’était l’une des priorités énoncées dans le mandat que m’a donné le premier ministre, c’est-à-dire de veiller à trouver des moyens d’aider nos collègues à offrir de meilleurs services de santé mentale.
Vous avez aussi soulevé l’importante question des aidants naturels, des premiers intervenants et des nombreuses personnes qui sont touchées par les effets de la maladie mentale. Il y a beaucoup de travail à faire à cet égard et je vous assure que je travaillerai avec vous et, comme je l’ai dit, que je m’efforcerai de mettre en place des mesures qui donneront vraiment suite aux recommandations antérieures du Sénat qui n’ont pas été abordées de façon adéquate.