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La stratégie en matière d’assurance-médicaments

La stratégie en matière d’assurance-médicaments

La stratégie en matière d’assurance-médicaments

La stratégie en matière d’assurance-médicaments


Publié le 23 novembre 2016
Hansard et déclarations par l’hon. Art Eggleton

L’honorable Art Eggleton :

Merci d’être venue nous rencontrer, madame la ministre. Dans une étude réalisée l’année dernière au sujet du coût des médicaments sur ordonnance, l’OCDE nous apprend que le Canada est au quatrième rang de ses 29 pays membres pour ce qui est des dépenses par habitant pour les médicaments. Du même souffle, l’OCDE nous dit que c’est au Canada que les régimes publics d’assurance-médicaments couvrent le plus faible pourcentage de ces dépenses.

Fait encore plus alarmant, une étude publiée dans le Journal de l’Association médicale canadienne révèle qu’un quart des Canadiens n’ont pas d’assurance-médicaments et que, faute de moyens financiers suffisants, 1 Canadien sur 10 ne prend pas les médicaments d’ordonnance qu’il devrait prendre. Le résultat de cela est que beaucoup de gens finissent par être hospitalisés, ce qui fait augmenter les coûts des soins assumés par le système.

Au fil des ans, deux commissions royales et un forum sur la santé ont recommandé l’adoption d’un régime universel d’assurance-médicaments, et deux autres études très récentes ont montré que le gouvernement pourrait ainsi économiser beaucoup d’argent. L’Association médicale canadienne dit qu’un tel régime ferait diminuer les dépenses liées aux médicaments de 7,3 milliards de dollars. Pour sa part, le Centre canadien de politiques alternatives a élaboré quatre scénarios qui, selon la solution retenue, permettraient au gouvernement d’épargner des milliards de dollars.

Madame la ministre, n’est-il pas temps de mettre en place un programme universel national d’assurance-médicaments?

L’honorable Jane Philpott, C.P., députée, ministre de la Santé : Monsieur le sénateur, je vous remercie de votre excellente question et du très bon travail que vous effectuez dans un large éventail de dossiers liés à la santé. Je sais que vous êtes membre du comité qui, au Sénat, examine toutes sortes de questions en matière de santé et je tiens à vous remercier du rôle très actif que vous jouez à cet égard.

Vous avez posé une excellente question. Elle est vraiment très importante. Vous avez absolument raison de dire que le prix des produits pharmaceutiques figure au nombre des principaux facteurs qui font augmenter le coût des soins de santé en général au pays. Les données que vous avez présentées sont préoccupantes. Selon le plus récent rapport que j’ai consulté, le Canada oscille actuellement entre le deuxième et le troisième rang des pays où le coût des médicaments par habitant est le plus élevé au monde. Les États-Unis sont au premier rang, tandis que le Canada et l’Allemagne s’échangent les deuxième et troisième rangs, mais nous nous rapprochons de la deuxième place.

En fait, la situation est pire que celle dont font état les études précédentes, d’où la nécessité d’agir. J’ai pour mandat de m’occuper du coût des médicaments sur ordonnance. Je sais que votre question concernait l’assurance-médicaments, et je vais y venir, mais je veux tout d’abord que vous sachiez que, avec mon équipe, je procède à des études qui seront très utiles dans l’atteinte des objectifs que vous cherchez à réaliser.

L’une des premières mesures que nous avons prises, en tant que gouvernement fédéral, a été de s’associer à l’Alliance pancanadienne pharmaceutique qui a un programme d’achat en vrac à l’échelle du pays. Cette initiative a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par les provinces et les territoires, et nous nous apprêtons à faire des économies d’un milliard de dollars par an en négociant le prix des produits pharmaceutiques de concert avec les provinces et les territoires. C’est donc une excellente nouvelle.

L’autre travail vraiment intéressant que nous menons et que peu de gens connaissent — c’est fascinant de voir les leviers dont nous disposons, mais qui n’ont pas vraiment été utilisés jusqu’à maintenant — concerne l’organisme appelé Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés, que vous connaissez sans doute. Ce conseil fixe le prix des médicaments brevetés. En fait, bien des travaux pourraient être menés par ce conseil sur la réglementation et les lignes directrices au sujet des prix. Je serais ravie d’entrer dans les détails du sujet, mais je vous en ferai grâce. Des travaux extrêmement utiles sont en cours. D’ailleurs, on procède actuellement à des consultations sur d’éventuels changements à la réglementation qui pourraient s’avérer très utiles.

Il y a un autre dossier que j’espère faire avancer en collaboration avec les provinces et les territoires, celui d’un formulaire national.

Toutes ces étapes doivent être franchies si nous voulons qu’un jour le pays puisse avoir une assurance-médicaments nationale que tout le monde appelle de ses vœux. Je sais qu’à l’autre endroit le Comité de la santé se penche en ce moment sur ce dossier et s’apprête à publier, très bientôt je l’espère, un rapport sur l’assurance-médicaments. Il dispose des mêmes statistiques que les vôtres sur les épargnes incroyables que l’on pourrait faire au pays.

Il y a toutefois du travail à faire, notamment l’élaboration d’un formulaire national. Pour ce faire, il faudra entre autres s’entendre sur les médicaments qui devraient être couverts au pays. Voilà un dossier qui m’intéresse.

J’ai hâte de recevoir le rapport du Comité de la santé de l’autre endroit. Je crois que c’est une question que nous devons étudier sérieusement. Je vous remercie de votre insistance dans ce dossier.