Le décès de Zeenab Kassam
Publié le 8 avril 2014 Hansard et déclarations par l’hon. Mobina JafferL’honorable Mobina S. B. Jaffer :
Honorables sénateurs, le 20 mars 2014, Zeenab Kassam et Roshan Thomas, deux bénévoles canadiennes en Afghanistan, ont été brutalement tuées par balle par plusieurs talibans. Je vais parler de Roshan Thomas à un autre moment. La famille de Zeenab, établie à Calgary, a été informée de sa mort le jour même.
Honorables sénateurs, Zeenab Kassam est née à Zanzibar au sein d’une famille estimée. Son arrière-grand-père était le vizir Saleh et son grand-père était le comte Mohammed Varas. Ces deux hommes ont contribué à la santé économique de Zanzibar et à l’émergence de la démocratie dans cette ville.
Le bénévolat était au cœur de cette famille. Zeenab, l’aînée des petits-enfants, a été élevée dans l’altruisme. Elle et sa famille ont dû quitter Zanzibar à cause de l’intolérance qui y sévissait. Pour eux, le Canada était un pays accueillant, pluraliste et démocratique qui offrait des possibilités à tous les citoyens.
Zeenab n’a jamais considéré que ces choses allaient de soi et elle a consacré sa vie à aider autrui. Dès son plus jeune âge, Zeenab était pleine de vitalité. Elle a appris plusieurs langues, dont l’anglais et le français. Elle a fait de l’athlétisme et de la sculpture. Plus tard, elle a aussi pratiqué la danse sociale en amateur, mais sa vraie passion était les soins infirmiers, car elle estimait que ce métier lui permettrait d’améliorer un peu le monde.
Cette conviction l’a menée en Afghanistan, où elle a contribué à l’éducation des jeunes, un don précieux. Elle est allée en Afghanistan dans le cadre du programme de Son Altesse l’Aga Khan pour l’éducation des personnes marginalisées dans le monde.
L’Afghanistan n’a pas été la première aventure en territoire dangereux et inconnu de Zeenab. Année après année, elle économisait juste ce qu’il fallait pour faire un voyage humanitaire. Elle a fait du bénévolat dans divers pays. Zeenab était si profondément convaincue de la valeur de l’éducation qu’elle a donné sa vie pour cette cause.
J’aimerais vous raconter une anecdote qui illustre la force de caractère de Zeenab Kassam. Lorsqu’elle était en Afghanistan, un jeune homme l’a approchée un jour pendant qu’elle enseignait. Il lui a demandé si elle craignait d’être tuée ou kidnappée à cause de son travail. Zeenab l’a regardé et lui a répondu qu’elle ne savait pas si elle allait être tuée, mais qu’elle ne voulait pas vivre dans la crainte.
Honorables sénateurs, la détermination de Zeenab à aider les femmes et les hommes à prendre leur destinée en main grâce à l’éducation lui permettait de surmonter toutes ses craintes.
Je sais que vous vous joindrez à moi, honorable sénateurs, pour rendre hommage à Zeenab Kassam et à tous les principes qu’elle défendait. Elle incarnait les valeurs canadiennes que sont le pluralisme et l’égalité.