L’honorable Maria Chaput—Hommages
Publié le 24 février 2016 Hansard et déclarations par l’hon. Claudette Tardif, Céline Hervieux-Payette (retraitée), James Cowan, Jane Cordy, Joan Fraser, Joseph DayL’honorable James S. Cowan (leader des libéraux au Sénat) :
Honorables sénateurs, je prends la parole pour rendre hommage à notre collègue et à mon amie, la sénatrice Maria Chaput, qui nous quittera bientôt.
L’écrivaine anglaise Penelope Lively a écrit : « La langue nous rattache au monde; sans elle, nous tournons comme des atomes. »
Cette constatation — que la langue, c’est plus que des mots, qu’on ne peut pas couper une communauté de sa langue, que notre langue nous définit, que c’est ce qui relie notre passé et notre avenir —, c’est le catalyseur qui a défini et motivé la sénatrice Chaput tout au long de sa vie. Ceci a fait d’elle un chef de file et un défenseur des droits des minorités linguistiques et, surtout, des droits des minorités francophones au Manitoba et dans tout le Canada.
Il n’a pas été facile de faire reconnaître ces droits. Le 5 juin 2012, la sénatrice Chaput a prononcé une allocution très émouvante et personnelle au Sénat sur l’éducation dans une langue minoritaire. Elle a parlé de l’histoire difficile des Franco-Manitobains et du sentiment qui a affligé plusieurs générations — je cite : « un sentiment d’injustice et le désir de refuser ce qui opprime ». Elle a aussi dit que « […] le Manitoba a pris beaucoup de temps avant de redresser la barre ».
Elle a parlé des batailles qu’elle a livrées pour que ses enfants puissent aller à l’école dans leur langue maternelle, de l’espoir ressenti lorsque le Canada a adopté la Charte, de la difficulté, sur le plan financier, de faire respecter ces droits, comme elle en a souvent parlé au Sénat, et du rôle essentiel que jouait le Programme de contestation judiciaire.
Elle a conclu son allocution en décrivant tout le chemin parcouru par ses concitoyens. Ses petits-enfants ont pu aller à l’école francophone, ce pour quoi elle s’est battue avec tant d’acharnement. Ils parlent français ouvertement et sans hésitation. Ils lisent les livres de grands auteurs franco-manitobains et chantent des chansons écrites par des artistes franco-manitobains. La plus grande victoire, c’est peut-être que ces jeunes et leurs parents considèrent presque que cela va de soi, que c’est le cours normal des choses.
En décembre 2002, Maria Chaput a fait éclater une autre barrière lorsque le premier ministre Jean Chrétien l’a nommée au Sénat, ce qui a fait d’elle la première sénatrice franco-manitobaine.
Elle a fait profiter le Sénat de sa vaste expérience. En effet, elle a déjà été directrice générale du Centre culturel franco-manitobain, directrice adjointe de la Société franco-manitobaine et directrice de Francofonds, une fondation de bienfaisance qui cherche à favoriser l’épanouissement de la communauté francophone du Manitoba. Elle a aussi été la première présidente de la Caisse Groupe financier, au Manitoba. Elle a été vice- présidente du conseil d’administration de l’Université de Saint-Boniface, qui offre une bourse à son nom. Pendant huit ans, elle a été propriétaire et directrice d’une firme de consultation offrant des services aux organismes communautaires et à divers ministères fédéraux et provinciaux.
Cependant, au-delà de son expérience remarquable, c’est en raison de la passion avec laquelle elle défendait les droits des minorités que nous nous souviendrons d’elle. Ce rôle, nous le savons tous, est bien ancré dans l’histoire du Sénat. Peu de sénateurs ont pu s’en réclamer avec autant d’ardeur et de détermination que la sénatrice Chaput. Elle puisait dans les faits et l’histoire et s’armait d’un sens moral à toute épreuve pour défendre la langue et les droits culturels des minorités de partout au Canada, mais plus particulièrement, vous l’aurez deviné, ceux des minorités francophones. Elle est à l’origine de plus d’un débat vigoureux, ici au Sénat, et elle a pris part à toutes sortes d’interpellations, qui allaient du défunt Programme de contestation judiciaire à la manière dont le Sénat pouvait protéger les minorités en passant par le rôle essentiel des journaux francophones minoritaires. Elle a présenté de nombreux projets de loi — à plusieurs reprises si nécessaire. Avec son projet de loi S-209, dont le Sénat est actuellement saisi, c’est la quatrième fois que la sénatrice Chaput tente de faire modifier la Loi sur les langues officielles afin qu’elle réponde aux besoins des communautés minoritaires francophones d’aujourd’hui.
Elle occupait la présidence du Comité sénatorial permanent des langues officielles. Sous sa direction, le comité a produit un grand nombre de rapports réfléchis et exhaustifs qui, je le crois, ont permis de changer le cours des choses et qui portaient sur un vaste éventail de sujets, comme le bilinguisme à Air Canada, la dualité linguistique aux Jeux olympiques et paralympiques de 2010, les arts et la culture francophones en milieu minoritaire et l’épanouissement des communautés anglophones du Québec, sans oublier le rapport intitulé Internet, nouveaux médias et médias sociaux : des droits linguistiques à respecter!
Chers collègues, ses vastes connaissances et son dévouement hors pair ont permis à la sénatrice Chaput de défendre comme pas une les intérêts de sa région, ici au Sénat, et d’être une excellente ambassadrice pour notre institution auprès de sa collectivité.
Personne ne s’étonnera donc si je dis que le travail de la sénatrice Chaput a été souligné par de nombreux prix prestigieux, dont la Légion d’honneur française, en 2011. Il s’agit, je le rappelle, de la plus haute distinction remise par la France, et la sénatrice Chaput l’a reçue pour s’être si bien battue pour les communautés francophones du pays. Elle s’est également vu décerner la Médaille du jubilé de la reine Elizabeth II; l’Ordre des francophones d’Amérique; la médaille pour personne d’action francophone de l’Ouest; et, enfin, que le Prix Riel de la Société franco-manitobaine, en reconnaissance de ses 33 ans de dévouement à la communauté franco-manitobaine. Ce ne sont là que quelques exemples des nombreux honneurs qu’elle a reçus durant sa carrière.
La semaine dernière, le sénateur Mercer a affirmé que la sénatrice Chaput excellait dans l’art du chahut. Je crois que c’est Martin Luther King Jr. qui a déclaré que « la minorité créatrice et dévouée a presque toujours réussi à rendre le monde meilleur ». Bien que la sénatrice Chaput soit fière de son statut minoritaire, en tant que femme francophone de l’Ouest ou en tant que sénatrice qui — à l’époque où elle siégeait dans l’opposition — parvenait à demeurer polie même lorsqu’elle faisait du chahut, je pense que nous sommes tous d’accord pour dire qu’elle a rendu le monde meilleur.
Maria, je sais que vous avez hâte de jouir d’une vie plus calme que celle que vous avez menée ici, et de passer plus de temps avec vos trois filles et vos quatre petites-filles. Vous le méritez bien. Au nom de tous les Canadiens, et surtout de tous vos collègues au Sénat que vous laissez derrière vous, merci pour tout votre travail. Vous nous manquerez. Je vous offre, à vous et à votre famille, mes meilleurs vœux pour la prochaine étape de votre riche et satisfaisante carrière.
[…]
L’honorable Claudette Tardif :
Honorables sénateurs, je suis heureuse de prendre la parole aujourd’hui pour rendre hommage à notre chère collègue, l’honorable Maria Chaput.
J’aimerais, avant tout, chère collègue, vous féliciter pour l’ensemble de votre carrière parlementaire dans cette Chambre, qui aura duré 13 ans, carrière au cours de laquelle vous vous êtes démarquée par votre sincère engagement à servir notre pays.
Avec courage et détermination, vous avez travaillé à la promotion de la dualité linguistique au Canada et au respect des deux langues officielles, l’anglais et le français. Vous vous êtes fait un devoir de transmettre les valeurs qui vous sont chères lors de vos interventions et initiatives; plus particulièrement, revendiquer les droits linguistiques et promouvoir les communautés de langue officielle en situation minoritaire sont, pour vous, l’engagement de toute une vie.
J’ai eu la chance d’être témoin de votre grande compréhension des enjeux des communautés francophones en situation minoritaire et de la façon avec laquelle vous obteniez des consensus sur des sujets cruciaux à titre de membre et de présidente du Comité sénatorial permanent des langues officielles. Vous avez su gagner le respect et l’estime de tous les sénateurs.
Sous votre présidence, de 2006 à 2013, le comité a effectué des études pertinentes qui répondaient à des attentes bien réelles des communautés de langue officielle en situation minoritaire. Sans les nommer toutes, je n’en citerai que deux à titre d’exemples : Les arts et la culture francophones : croire, vouloir et vivre en milieu minoritaire et Internet, nouveaux médias et médias sociaux : des droits linguistiques à respecter!
Votre projet de loi S-209, Loi modifiant la Loi sur les langues officielles (communications et services destinés au public), présenté pour la quatrième fois au Sénat, est la preuve de votre grande détermination à rendre la loi conforme aux nouvelles réalités sociales et démographiques des communautés de langue officielle en situation minoritaire.
Vous êtes une combattante exceptionnelle et une grande rassembleuse. Les francophones du Manitoba vous tiennent en haute estime, ainsi que l’ensemble des associations et organismes porte-parole des communautés de langue officielle en situation minoritaire. Vous avez contribué à faciliter un rapprochement entre le Sénat et ces communautés.
Chère collègue, vous êtes une personne intègre, dévouée, engagée et déterminée, qui affiche toujours le plus grand respect envers les autres. Merci pour tout ce que vous avez apporté à la collectivité, à vos collègues et au Canada. Votre contribution et votre attachement à la francophonie sont inestimables. Chère Maria, je tiens à vous exprimer toute mon admiration pour votre engagement ainsi que mon affection à votre égard.
Honorables sénateurs, c’est avec un pincement au cœur que je vois partir une collègue exceptionnelle et une amie. Chère Maria, vous allez me manquer. Je vous souhaite une très heureuse retraite avec Louis, vos enfants et petits-enfants.
Des voix : Bravo!
[…]
L’honorable Joan Fraser (leader adjointe des libéraux au Sénat) :
Comment décrire Maria Chaput? Quand je pense à elle, le premier mot qui me vient à l’esprit est toujours « gentille ». C’est une femme qui est tellement gentille. Une femme tenace. On a parlé déjà de son projet de loi S-209 — Maria, courage, on va y arriver!
Elle est fidèle. Fidèle à sa communauté franco-manitobaine, fidèle à ses collègues, fidèle à son parti, fidèle aux grandes causes qu’elle a promues toute sa vie. C’est une femme intègre et courageuse — très courageuse — et, comme je l’ai dit, gentille.
Elle incarne quelque peu cette qualité que les Anglais appellent self-effacing, avec sa voix douce et son style discret. Cependant, tout cela masque à peine une volonté de fer. Si elle a si bien réussi dans les causes qu’elle a défendues, c’est en partie grâce à cette volonté de fer, en partie parce qu’elle a une capacité extraordinaire de travail, une volonté de travail, et parce qu’elle est efficace. Elle est tellement efficace, et elle fait faire des choses, beaucoup plus que la plupart des gens. Elle ne perd pas son temps avec les beaux mots; elle y va pour les actes et elle réussit.
Elle est très compatissante. C’est sous sa présidence que le Comité sénatorial des langues officielles a procédé pour la première fois de son histoire à une étude détaillée de la situation des Anglo- Québécois. Ce fut une excellente étude approfondie, et les collectivités que la sénatrice Seidman et moi représentons sont très reconnaissantes au comité de l’avoir réalisée. Il ne s’agissait pas d’un sujet particulièrement cher à la plupart des membres des minorités francophones. Ils ont leurs problèmes, nous avons les nôtres, et ils tiennent avant tout au bien-être de leurs collectivités. Je n’oublierai jamais le jour où nous avons entendu, par vidéoconférence, le témoignage d’une personne au sujet de la situation des anglophones dans son petit village du Nord du Québec. À la fin du témoignage, la sénatrice Chaput avait les larmes aux yeux
Elle va nous manquer. Quelqu’un me disait aujourd’hui même que, pour défendre la cause des minorités linguistiques de façon efficace, il faut beaucoup de sagesse. Elle a fait preuve de beaucoup de sagesse. Nous la remercions pour tout ce qu’elle a fait.
Maria, Louis et toute la famille, je vous souhaite beaucoup de bonheur, et merci infiniment.
Des voix : Bravo!
L’honorable Céline Hervieux-Payette :
J’ai presque envie de vous dire « chère petite sœur », parce que je pense que nous étions comme des sœurs au sein du puissant Comité sénatorial permanent des finances nationales, qui examine toutes les dépenses du gouvernement depuis plusieurs années. Je peux en témoigner pour tous ceux qui n’assistaient pas aux séances de ce comité, Maria était une personne qui arrivait avec ses notes bien écrites — justement, d’ailleurs, avec l’écriture des bonnes sœurs, la même que celle qui m’a été enseignée — et, chaque fois, elle allait au fond des choses. Sachez que ni les fonctionnaires ni les ministres qui comparaissaient devant notre comité n’avaient la vie facile, avec les questions pointues qu’elle posait et les analyses qu’elle faisait. Je peux vous dire qu’elle était là pour servir les intérêts des Canadiens et pour s’assurer que l’argent était dépensé correctement. J’ai eu beaucoup de plaisir.
Maria, je dois vous dire que, chaque fois que je pense à votre nom, je pense à Maria Chapdelaine. Ne riez pas, car votre nom commence de la même façon — « Cha » comme dans Chapdelaine, et non Chaput. Cette image me revient toujours, et pourtant, vous n’avez pas du tout la même personnalité. L’image de Maria Chapdelaine que j’ai à l’esprit — étant donné que ce personnage fait partie de notre éducation en français, au Québec du moins, et sans doute au Manitoba —, c’est l’image des femmes qui ont marqué notre histoire. C’est l’image d’une femme qui, en fin de compte, est sortie des rangs. Je crois que c’est ce qui va nous rester, c’est ce dont nous allons nous souvenir. Vous êtes sortie des rangs. Vous n’avez donné aucune prise à la soumission d’une minorité. Vous avez plutôt dit : « Je suis fière de ma minorité, je suis fière de ma langue. » On le constatait, et c’est sans doute ce qui vous a animée durant toutes ces années.
Je tiens à dire à mes collègues anglophones que, s’ils rencontrent des anglophones en situation minoritaire, ce qui est rare à part au Québec, ils doivent leur parler et leur demander ce qu’ils ressentent. Ils ressentent les mêmes sentiments que les francophones des autres provinces canadiennes. Maria habite dans une province où les Canadiens français ont dû s’adresser à la Cour suprême pour corriger la façon dont les membres de leur communauté étaient traités et faire modifier le système.
Or, ce sont des gens comme Maria — pas Chapdelaine, mais Chaput — qui ont fait que les Canadiens français d’origine française ont éventuellement prévalu.
Cependant, il y a eu une histoire au sujet de la question française beaucoup plus triste au Manitoba que dans plusieurs autres endroits au Canada. Moi aussi, je souhaite que le projet de loi S-209 entre en vigueur. Maria a collaboré de près avec Stéphane Dion à la mise en œuvre d’une politique. Nous avons tous souhaité que cette politique soit mise en place un jour.
J’aimerais aussi lui dire que, en plus du travail qu’elle a accompli au Comité sénatorial permanent des finances nationales, elle était une excellente coéquipière. Je crois que les citoyens du Manitoba lui doivent une fière chandelle et des remerciements du fond du cœur pour tout ce qu’elle a fait pour eux. En fin de compte, je ne dis pas que ces efforts ont servi au Québec, mais lorsque le fait français est fort dans tout le Canada, il l’est aussi au Québec. De la part de tous, je tiens à vous remercier.
J’ai été très heureuse de travailler avec vous. Je vous souhaite toutes les bonnes choses du monde dans votre nouvelle vie. Vous avez trois filles, comme moi, et nous avons toujours beaucoup de plaisir à les retrouver. Bonne chance, Maria!
[…]
L’honorable Joseph A. Day :
Honorables collègues, c’est avec des sentiments partagés que je m’adresse à vous aujourd’hui. Je dis « partagés », parce que, comme bon nombre d’entre nous aujourd’hui, je suis triste de voir la sénatrice Chaput quitter le Sénat, mais c’est avec fierté et joie que j’ai eu le privilège de servir avec elle au cours des 14 dernières années dans notre belle institution.
Tout au long de sa carrière, l’honorable sénatrice a porté, haut et fort, les couleurs de la francophonie et a su être une ambassadrice de taille en défendant les droits linguistiques des minorités francophones, et en s’assurant qu’ils aient une voix au cœur de notre démocratie au Canada.
Chère sénatrice Chaput, votre passion, votre persévérance et votre engagement envers les communautés francophones sont criants. À preuve, par trois fois vous avez tenté de modifier la Loi sur les langues officielles. Malgré ces tentatives infructueuses, vous avez persévéré et êtes revenue, cette année, avec un quatrième projet de loi visant à modifier cette même loi. Votre dévouement et votre ténacité, encore aujourd’hui, continuent de faire la différence et sont une source d’inspiration.
La sénatrice Chaput est également reconnue pour ses compétences diplomatiques, comme le démontre l’anecdote suivante. Au cours des années 1990, la sénatrice Chaput occupait le poste de directrice générale du Centre culturel franco-manitobain, situé à Saint- Boniface. Un soir, après avoir reçu une plainte selon laquelle le son de la prestation musicale de Daniel Lavoie était trop fort, la sénatrice a décidé de jouer à la détective et a elle-même enquêté afin de savoir si le bruit était aussi terrible que la personne en question l’affirmait. Imaginons-nous la future sénatrice s’avancer lentement et incognito sous le balcon de la maison pour écouter la musique provenant du centre culturel, avant de s’éclipser. À la suite de son enquête, la sénatrice a déterminé que la musique ne jouait pas trop fort et a aidé à régler le litige à la satisfaction des deux parties. C’est en se livrant à de telles activités pratiques qu’elle a perfectionné ses compétences diplomatiques. Toutes mes félicitations, sénatrice!
Je suis fier d’avoir siégé aux côtés de la sénatrice Chaput au sein du Comité sénatorial permanent des finances nationales. Une fois, elle m’a fait remarquer qu’elle aimait siéger au comité, car cela lui avait permis d’acquérir une meilleure compréhension du fonctionnement du gouvernement, ce qui lui permettait ainsi de mieux servir sa communauté.
Sénatrice, c’est un grand honneur d’avoir siégé à vos côtés au Sénat et au sein des comités; merci pour tout ce que vous avez fait et continuez de faire pour le Manitoba et pour le Canada. Merci.
Des voix : Bravo!
[…]
L’honorable Jane Cordy :
Honorables sénateurs, je prends la parole aujourd’hui pour exprimer mes sentiments et transmettre mes meilleurs vœux à notre collègue et amie, la sénatrice Maria Chaput.
Lorsqu’elle a été nommée en décembre 2002, la sénatrice Chaput avait déjà acquis une réputation de leader et de femme d’affaires dans le secteur financier francophone. Première Franco- Manitobaine nommée au Sénat, elle a fait beaucoup de choses tout au long de son mandat pour soutenir sa communauté et pour susciter la fierté et l’intérêt à l’égard de sa culture et de sa langue. Elle a déployé de grands efforts pour améliorer la vie des francophones, au Manitoba et partout au Canada.
La sénatrice a reçu de nombreux prix en reconnaissance de son travail, notamment le Prix du journal La Liberté pour la femme francophone d’action en 1975; le Prix Radio-Canada pour la personne d’action de la communauté francophone du Manitoba en 1987; et, enfin, le Prix Réseau pour la femme d’action dans le secteur culturel en 1989. De plus, elle a reçu le Prix Riel de la Société franco- manitobaine pour son dévouement et pour avoir servi de modèle dans sa communauté. En 2002, elle a reçu la médaille pour personne d’action francophone de l’Ouest et, surtout, en 2011, la Légion d’honneur, la plus haute distinction accordée par le gouvernement de la France, en reconnaissance du travail qu’elle a accompli au nom des communautés francophones du Canada.
Je suis ravie d’avoir eu le privilège de travailler avec la sénatrice Chaput au sein des comités, plus particulièrement du Comité des affaires sociales, des sciences et de la technologie. Sa contribution était toujours réfléchie et grandement appréciée.
La sénatrice Chaput a dit ceci de son expérience au Sénat : « J’ai toujours été le genre de personne qui veut faire son travail comme il se doit. » Elle a dit qu’un bon sénateur doit avoir de solides valeurs, croire à l’intérêt des Canadiens, écouter et être capable de travailler avec d’autres parties, qualités qu’elle possède elle-même, bien sûr. Elle est très fière d’avoir mobilisé les communautés et les minorités manitobaines au cours des 13 dernières années et du travail qu’elle a accompli pour rapprocher le Sénat des gens.
Malgré tout le sérieux avec lequel la sénatrice Chaput fait son travail, je suis sûre que vous avez tous pu observer ses yeux pétillants. Maria a un merveilleux sens de l’humour, et je suis d’accord avec le sénateur Mercer pour dire que ses interjections se sont beaucoup améliorées sous sa direction. Oui, sénateur Plett, elle est très partisane, mais je ne crois pas que cela soit une mauvaise chose.
Maria, nous vous rendons hommage aujourd’hui et nous vous remercions pour tout ce que vous avez fait. Portez-vous bien, et tous nos meilleurs vœux à vous et à votre famille. Vous nous manquerez!
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