Forum des sénateurs libéraux

Blogue

  • Mes réflexions sur le projet de loi C-36: Quatrième partie

    Lors de mes derniers blogues (blogue 1, blogue 2, blogue 3), j’ai souligné certaines de mes opinions sur le projet de loi C-36. Dans ce dernier blogue (pour l’instant) au sujet du projet de loi C-36, je voudrais aborder la question sous un angle nouveau: regardons vers l’avenir.

    Qu’est-ce que cela signifie pour le Canada maintenant que le projet de loi C-36 fut adopté? Quelles devraient être nos attentes en tant que nation ?

    Cela peut prendre un certain temps pour que les effets réels d’un projet de loi se manifestent. Mais ce que nous pouvons faire est d’observer attentivement et rapporter que ce que nous voyons. Lorsque vous rencontrez quelque chose ou voyez quelque chose qui se passe liée à la Loi C-36, n’hésitez pas à en parler. La communication est l’un des meilleurs indicateurs que nous avons pour obtenir des commentaires sur la législation - sur ses forces et faiblesses.

    Ce que l’on a conclu de la décision Bedford était que la sécurité des travailleurs du sexe au Canada devait être protégée. Que le projet de loi C-36 soit un succès ou non dans cette affaire est sujet à discussion. Vous avez entendu les débats. Vous avez lu ce que j’en pensais. Maintenant, il ne reste qu’à voir si la direction que notre gouvernement a prise va fonctionner. S’il vous plaît, pratiquez votre droit de parole et partagez vos commentaires sur ce projet de loi.

    Nous devons aussi, à tous les niveaux, faire ce que nous pouvons pour apporter le soutien nécessaire aux membres de notre société qui assurera la sécurité des travailleurs du sexe. J’incite le gouvernement à investir davantage dans le soutien des initiatives qui aident les travailleurs du sexe qui veulent quitter le secteur afin le faire en toute sécurité et efficacement. J’incite également ces groupes de mettre en évidence l’importance de la relation entre les travailleurs du sexe et les responsables de l’application de la loi - c’est sans doute la relation la plus importante dans la détermination du succès potentiel de ce projet de loi. La confiance entre ces deux partis doit être forte pour nous assurer que nous n’avons pas de délinquants violents qui abusent de ces individus qui choisissent de rester dans l’industrie du sexe au Canada.

    Alors que nous avançons, j’espère que vous garderez ces choses à l’esprit. S’il vous plaît, faites-moi savoir comment je peux travailler avec vous via Twitter à @SenJaffer, en utilisant le hashtag #C36. Je veux m’assurer que la sécurité des travailleurs du sexe est protégée. Comme toujours, j’attends avec impatience vos commentaires.

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  • Mes réflexions sur le projet de loi C-36: Troisième partie

    J’ai décidé d’écrire une série de blogues au sujet du projet de loi C-36, même si ce dernier a été adopté, car je crois qu’il est important de continuer la conversation sur le sujet.

    Le projet de loi a apporté des débats houleux, émotionnels avec de fortes opinions. Cela dit, je n’ai pas l’intention de mettre un terme au débat, c’est pourquoi j’aimerais continuer la conversation avec vous. L’adoption du projet de loi ne met pas un terme à ce chapitre – plutôt, le travail ne fait que commencer. Nous devons nous assurer que cette loi aura les effets escomptés par le Ministre, et que tous les membres de la société nécessitant du support seront protégés.

    Avant d’aller plus loin, je vous encourage à lire mon blogue précédent qui aborde les enjeux au sujet du projet de loi C-36.

    Dans ce nouveau blogue, j’aimerais vous expliquer les raisons pour lesquels j’ai tenté d’amender le projet de loi. Même si l’amendement n’a pas été adopté, en aucun cas je ne crois qu’un travailleur ou travailleuse du sexe ne devrait être criminalisé. En criminalisant ces personnes, ils seront en fait distancé des personnes qui peuvent les aider et seront moins enclins à dénoncer la violence parce qu’ils auront la crainte de se faire criminaliser à leur tour. En les criminalisant, ces travailleurs et travailleuses du sexe seront forcés à travailler dans des ruelles, des endroits dangereux, loin du regard de tous.

    Ce projet de loi, dans sa forme actuelle, laisse la place à la discrétion où les travailleurs et travailleuses du sexe peuvent, ou non être criminalisés. Un exemple concret est l’interdiction de la vente de travail du sexe près d’un terrain de jeu, d’une école ou une garderie. Nous avons comme devoir de protéger nos écoles et nos jeunes, mais également le devoir de protéger ces travailleurs et travailleuses du sexe. Il y a donc une possibilité que cette section du projet de loi soit interprétée de façon abusive, et cela m’inquiète.

    Ultimement, nous aimerions que ces personnes qui choisissent cette profession le fassent à travers un choix libre et éclairé, sans compromettre leurs droits protégés par la Charte canadienne des droits et libertés.

    Même si mon amendement n’a pas été adopté, il y a toujours de l’espoir. Nous devons continuer à afficher notre support envers les forces de l’ordre et les travailleurs sociaux afin d’assurer que la priorité soit accordée à la sécurité. Nous devons supporter ces agents afin qu’ils puissent faire leur travail au meilleur de leur capacité. Je peux vous assurer que je vais continuer à écouter les inquiétudes des citoyens, peu importe qu’ils soient des travailleurs du sexe, des forces de l’ordre, des travailleurs sociaux, ou n’importe qui, qui a une opinion face à cet enjeu.

    Je veux continuer la conversation de manière respectée, et j’espère que vous partagerez vos commentaires au sujet du projet de loi C-36 avec moi.

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  • Mes réflexions sur le projet de loi C-36 - Deuxième partie

    Dans mon dernier blog, j’ai fait le résumé du processus menant à l’adoption du projet de loi. Dans ce présent blog, j’aimerais expliquer la raison pour laquelle j’ai pris cette position face au projet de loi C-36.

    En tant que critique officielle au Sénat du projet de loi c-36, certains aspects du projet de loi m’ont grandement préoccupé. Maintenant que le projet de loi fut adopté, nous devons continuer notre mission afin d’assurer la sécurité de tous les Canadiens et Canadiennes. La meilleure façon d’y arriver est de continuer la conversation sur les problématiques entourant les travailleurs du sexe au Canada. Ma priorité au Sénat a toujours été de protéger les minorités et assurer leur sécurité.

    Cette priorité est également le cas pour les travailleurs du sexe. Celui-ci qui exerce de façon consensuelle au Canada a également des droits, et ces derniers ont besoin d’être protégés. Tous sont en accord pour dire que ces travailleurs représentent une minorité. Cependant, cela n’est guère différent quant aux autres minorités dont nous avons tant défendu les droits – ils ont besoin d’une protection et nous devons leur assurer une sécurité. C’est pourquoi je mets l’emphase sur l’importance d’une compréhension du au fait que le travaille du sexe va continuer d’exister au Canada, et nous devons tout faire afin de protéger ces individus qui exerce ce métier.

    Les travailleurs du sexe, les travailleurs sociaux, les policiers, et le législateur, tous doivent y contribuer. Nous devons nous assurer que ces travailleurs du sexe se sentent en sécurité si besoin est de reporter de l’abus et de la violence. Avec l’adoption du projet de loi C-36, nous voulons nous assurer que ces travailleurs sont en sécurité, et s’ils ne le sont pas, qu’ils se sentent en sécurité lorsque vient le temps de dénoncer aux policiers. Nous avons une équipe incroyable de policier à travers notre pays et j’encourage tous les citoyens à leur démontrer leur confiance s’ils ont des doutes quant à leur sécurité. Nous devons continuer de parler de ce sujet. Nous devons assurer la protection de tous les citoyens.

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  • Mes réflexions sur le projet de loi C-36

    L’été dernier, alors que j’étais de retour en Colombie-Britannique, j’ai eu la chance de passer du temps avec des travailleuses du sexe. Cela m’a permis d’en apprendre davantage sur le projet de loi C-36, Loi sur la protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation.

    Suite à cela, j’ai entendu plusieurs histoires qui m’ont beaucoup marquées. J’aimerais remercier tous ces femmes et ces hommes qui m’ont accordé leur temps et confiance afin de partager leurs expériences avec moi. Hier, dans mon discours, j’ai mentionné l’histoire particulière d’une femme : Taryn Onody. Elle m’a envoyé une lettre dans laquelle elle me partage son expérience. Je vous encourage à aller lire mon discours racontant son histoire en détails, mais voici un petit extrait :

    « J’ai commencé dans le domaine du travail du sexe lorsque j’étais âgée de 21 ans. J’ai grandi en banlieue de Toronto. Je suis également une catholique pratiquante. Mes parents proviennent de la classe privilégiée. Mes frères et sœurs sont des payeurs de taxes. J’ai grandi dans une belle maison, avec des gens merveilleux et une bonne éducation. Étudiante, j’avais beaucoup de succès, faisant en sorte que j’ai obtenu des diplômes d’étude post-secondaire. Je suis la fille d’à côté.

    J’ai commencé à m’intéresser à l’industrie du sexe lorsque je me suis rendue compte que mon emploi corporatif m’ennuyait. Après 5 ans à travailler pour cette industrie corporative, je m’ennuyais, je me sentais prise et je désirais plus ».

    Elle ajoute :

    « Nous sommes tous et toutes l’enfant de quelqu’un. Nous méritons tous des droits, des libertés et une sécurité. »

    Elle m’a également écrit afin de me partager ses inquiétudes quant au projet de loi C-36. Ce projet de loi est en réponse à la décision Bedford rendue par la Cour suprême du Canada. Terri-Jean Bedford est une travailleuse du sexe qui a contesté les lois actuelles qui criminalisent les aspects de l’industrie du travail du sexe comme étant inconstitutionnelles parce qu’elles violent ses droits qui sont protégés par la Charte canadienne des droits et liberté. La Cour suprême du Canada était d’accord avec elle et a ordonné au Gouvernement de rectifier la situation. Dans un délai de 1 an, le Gouvernement avait jusqu’en décembre 2014 pour adopter une nouvelle loi.

    Le mardi 4 novembre dernier, le Sénat a adopté le projet de loi C-36. Durant l’étude de la Chambre des communes, la pré-étude du Sénat, ainsi que l’étude du comité sénatorial des affaires juridiques et constitutionnelles, plusieurs opinions ont été émises quant à ce projet de loi. Un débat d’idées divergentes a été mis de l’avant, j’espère que nous serons en mesure de continuer à alimenter ce débat dans le but de protéger tous les citoyennes et citoyens. En fait, il s’agit d’une discussion qui ne doit cesser. Svp. m’envoyez vos opinions en twittant @SenJaffer.

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  • Health Care

    L’anémie falciforme

    Selon l’Association d’anémie falciforme du Canada, près de 2 000 Canadiens sont atteints de cette maladie débilitante et parfois mortelle et 1 enfant canadien sur 2 500 naît avec cette maladie.

    L’anémie falciforme est causée par une forme anormale de l’hémoglobine – la molécule des globules rouges qui distribuent l’oxygène à travers l’organisme. Chez les personnes atteintes, les globules rouges se raidissent et prennent la forme d’une faucille.

    Les globules déformés circulent difficilement dans les vaisseaux sanguins et peuvent les obstruer et se désagréger. Comme ils vivent beaucoup moins longtemps que les globules sains, il en résulte une diminution du nombre de globules rouges qu’on appelle anémie.

    L’obstruction des vaisseaux sanguins jointe à l’anémie entrave l’approvisionnement en oxygène des tissus de l’organisme. Le manque constant d’oxygène se traduit par de vives douleurs, notamment dans les os. Il peut s’ensuivre un risque de défaillance des organes, d’endommagement des poumons, du cœur, des reins, du foie et des yeux, d’accident cardio-vasculaire, d’ulcères de jambe et d’infections.

    Faute d’oxygène notamment au cerveau, les enfants atteints de troubles falciformes réussissent mal à l’école pour cause de fatigue, de manque de concentration et de trous de mémoire. L’anémie falciforme peut aussi se compliquer d’infections en particulier dans l’enfance.

    Tout le monde est sujet à l’anémie falciforme, mais pour des raisons inconnues, la maladie est beaucoup plus fréquente chez les personnes dont les origines remontent à l’Afrique, à la Méditerranée, aux Caraïbes, au Moyen-Orient, à l’Asie du Sud-Est, au Pacifique occidental, à l’Amérique du Sud et à l’Amérique centrale.

    L’anémie falciforme n’est pas contagieuse. On ne l’« attrape » pas, on l’hérite de ses parents. Pour en être atteint, il faut hériter du gène porteur à la fois de sa mère et de son père.

    À cause de sa rareté, l’anémie falciforme est mal comprise de beaucoup de professionnels de la santé au Canada, d’où erreurs de diagnostic et souffrances inutiles. Le diagnostic précoce est capital parce que les enfants peuvent alors être suivis de près par la famille et les soignants.

    Il suffirait d’une simple analyse sanguine à la naissance pour prévenir les erreurs de diagnostic et fournir au personnel médical l’information nécessaire pour gérer la maladie. Le dépistage précoce est le meilleur moyen d’éviter les dommages permanents aux organes et peut sauver des vies.

    Le dépistage universel de l’anémie falciforme aiderait grandement les médecins. Il se pratique aujourd’hui partout aux États-Unis, mais dans trois provinces canadiennes seulement, l’Ontario, la Colombie-Britannique et la Nouvelle-Écosse, qui a emboîté le pas en avril dernier.

    Il faudrait que le gouvernement fédéral prenne l’initiative de coordonner les efforts de dépistage précoce et de fournir des orientations aux provinces et aux territoires.

    Idéalement, il faudrait que le Canada se dote d’une stratégie nationale globale en matière de soins à prodiguer aux personnes atteintes d’anémie falciforme. Le gouvernement fédéral pourrait dans un premier temps collaborer avec les provinces et les territoires à la création d’une liste nationale des maladies à dépister dès la naissance. Les provinces et les territoires pourraient ensuite élaborer leurs propres politiques en s’inspirant de la norme nationale.

    L’égalité d’accès à des soins égaux est un droit fondamental de tous les Canadiens et, pour atteindre cet objectif, il faut commencer par établir des normes et des paramètres nationaux.

    Le Canada se renforce par la collaboration de tous ses éléments constituants et la cheville ouvrière de ce renforcement, c’est le gouvernement fédéral.

    Il importe que le public et surtout les professionnels de la santé en apprennent davantage sur l’anémie falciforme. Il faut aussi qu’il y ait collaboration entre le secteur public, les professionnels de la santé, les chercheurs, les chefs de file locaux et les familles touchées par la maladie.

    J’ai bon espoir que le gouvernement fédéral va reconnaître la mesure importante dans laquelle il peut faciliter l’évolution des politiques de dépistage préliminaire partout au pays.

     

    Veuillez appuyer ici pour lire le discours de la sénatrice Cordy concernant cet enjeux

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