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Anti-chasse au phoque: les tueurs de marchés et d’emplois

Anti-chasse au phoque: les tueurs de marchés et d’emplois
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Anti-chasse au phoque: les tueurs de marchés et d’emplois


Publié le 19 novembre 2012
Publication par l’hon. Céline Hervieux-Payette (retraitée)

Cette étude était attendue puisque nous sommes confrontés à un problème sérieux : le risque de voir la morue disparaître définitivement de notre planète tandis que les autres espèces impliquées - plie canadienne, raie tachetée, merluche blanche - sont aussi, à des degrés divers, menacées.

Après avoir entendu des scientifiques, des chasseurs de phoques, des groupes de défense des animaux, j’ai acquis la conviction, avec mes collègues du comité, que le phoque gris, dont la population a considérablement augmentée, était une des causes - mais pas la seule - qui empêche la morue de se repeupler. Nous avons donc recommandé au gouvernement de prélever 15000 phoques gris par an pendant quatre ans sur une population globale de 330000 à 410000 têtes. Cela devra se faire par des professionnels expérimentés, selon les techniques de non cruauté et sous supervision scientifique. De plus, les membres libéraux du comité ont beaucoup insisté pour que le gouvernement organise un marché des produits dérivés à partir des phoques prélevés.

Bien évidemment, cette nouvelle a fait réagir les groupes de pression végétariens qui militent en faveur de l’abandon de la chasse au phoque, de la chasse tout court, de la pêche et de tout ce qui touche de prêt ou de loin à l’animal.

Leur principal argument consiste à dire qu’il n’y a pas de marché pour les produits dérivés du phoque. Or, cela en serait tout autrement si ces mêmes groupes de pressions ne faisaient pas tout ce qui est en leur pouvoir pour faire fermer ces mêmes marchés. Car ils existent! Ainsi ont-ils fait pression sur les parlementaires européens pour obtenir, en 2009, le boycott des produits canadiens du phoque. Et lorsque le Canada a annoncé en 2011 une entente avec la Chine pour y vendre ses produits issus de la chasse au phoque, ils ont mobilisés pas moins de cinquante organisations pour faire « capoter » l’entente. Et lorsque le gouvernement Russe, qui, sous leur pression, a décrété un boycott des fourrures de phoques canadiens en 2011, annonce en février 2012 qu’il pourrait y avoir des conserves de viande de phoque dans les supermarchés de la Russie, il prouve bien qu’il y a un marché pour les produits dérivés du phoque! D’ailleurs ce marché existe tellement bien que nos produits canadiens ont été exportés dans 35 pays différents entre 2005 et 2011 et ont rapporté 70 millions de $ américains.

Croient-ils que sans marché il n’y aura plus de prélèvement de phoques? Bien sûr que non! L’Écosse régule ses troupeaux de phoques depuis des décennies en en prélevant chaque année un quota. Le fait que l’Europe, dont elle fait partie, ait voté un boycott des produits canadiens du phoque ne l’empêche pas de poursuivre sa régulation. Le 15 mars 2012, l’administration américaine a levé la protection dont bénéficiaient les morses en Californie pour réguler le troupeau qui menace les stocks de saumon. Or, il n’existe pas de marché des produits du phoque ni du morse aux États-Unis puisque le pays boycotte ces mêmes produits sous la pression des lobbies végétariens.

Donc si la fermeture des marchés ne protège en rien l’animal, pourquoi les faire fermer? Tout simplement parce que nous avons à faire à de puissants groupes végétariens dont la première préoccupation est d’obtenir l’interdiction de consommer des produits dérivés d’animaux avec pour objectif l’interdiction de toute forme de chasse, de pêche, d’élevage et à terme l’obtention d’un droit animal équivalent aux droits de l’Homme.

Moralité : il est plus éthique de prélever des animaux de manière humaine et durable et d’en faire commerce plutôt que de les prélever pour les brûler ou les laisser pourrir. Car avec ou sans marché, l’Homme, qui fait partie de la chaîne alimentaire, agira toujours comme prédateur et régulateur. A moins que l’humanité entière ne devienne végétarienne? Une utopie que les groupes de pression anti-chasse au phoque ne doutent pas de voir un jour se réaliser au prix d’asphyxier nos régions en tuant les marchés et les emplois existants.

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