La République centrafricaine—La mission des Nations Unies
Publié le 5 juin 2014 Votre période des questions par l’hon. Mobina JafferAppuyez sur la touche de lecture/Play pour écouter le fichier audio de la question. Veuillez prendre note que l’extrait audio est fourni dans la langue utilisée par les sénateurs. Les sénateurs peuvent s’exprimer au Sénat dans la langue officielle de leur choix. Pour accéder à la traduction du texte intégral de la discussion, veuillez cliquer ici.
L’honorable Mobina S. B. Jaffer :
Ma question s’adresse au leader du gouvernement au Sénat. David Stewart, qui vient de chez moi, c’est-à-dire de Vancouver, en Colombie-Britannique, a soumis la question suivante au forum des sénateurs libéraux. J’aimerais la citer intégralement :
Un nettoyage ethno-religieux se déroule actuellement en République centrafricaine. Que cela réponde ou non à la définition d’un génocide n’a aucune importance. Les faits sont simples : depuis des mois, le pays connaît une violence brutale, sauvage et sans relâche. Les habitants se font massacrer en grands nombres. Les milices armées ont recruté des milliers d’enfants comme soldats et esclaves sexuels. Les écoles du pays sont fermées, la nourriture se fait rare, et les maladies évitables font des ravages. Alors que l’on commémore le vingtième anniversaire du génocide au Rwanda, on ne peut s’empêcher de reconnaître les nombreuses similarités entre les deux crises. En 1994, le Canada n’a pas donné suite à la demande du secrétaire général des Nations Unies d’envoyer plus de renforts, laissant le général Roméo Dallaire et son maigre contingent de soldats à leur sort. Étant donné l’absence d’avantages stratégiques (géopolitiques ou autres) pouvant justifier une intervention, la réponse de la communauté internationale est faible. Ce n’est pas étonnant : cette région éloignée de l’Afrique est négligée depuis plus d’un siècle. Toutefois, le Canada est particulièrement bien placé pour jouer un rôle central afin d’empêcher que la situation ne dégénère en atrocités de masse. Notre voix est respectée, puisqu’elle considérée comme étant assez neutre. Nous appartenons à la Francophonie sans pour autant avoir de passé colonial. Nos soldats sont extrêmement compétents, ils ont l’aptitude et l’équipement nécessaires. Nous avons également de l’expérience. Malgré tout cela, jusqu’à présent, le Canada semble se contenter d’une contribution symbolique. Autrement dit, l’aide humanitaire ne mettra pas fin aux tueries et ne désarmera pas les milices. Il faut intensifier considérablement les efforts de maintien de la paix. Il y a actuellement 8 000 soldats sur le terrain, ce qui est bien peu par habitant par rapport au nombre de Casques bleus qui ont été envoyés en Bosnie et au Kosovo. Les Nations Unies estiment qu’il faut un minimum de 12 000 Casques bleus pour qu’elle puisse remplir adéquatement son mandat. Le Canada a la capacité de combler considérablement l’écart. Avons-nous déjà oublié les leçons du Rwanda? Nous avons explicitement promis qu’une telle situation ne se reproduirait plus jamais. L’inaction est complètement immorale et aura vraisemblablement des conséquences dévastatrices. Nous ne pouvons pas rester indifférents. Nous avons la responsabilité de protéger. Je demande donc au leader du gouvernement au Sénat : Le gouvernement est-il prêt à préserver notre tradition dans le domaine du maintien de la paix et à se conformer au code moral international en déployant les soldats dont les Nations Unies ont grandement besoin dans le cadre de la mission en République centrafricaine?
La question de ce monsieur est la suivante : Le gouvernement est-il prêt à préserver notre tradition dans le domaine du maintien de la paix et à se conformer au code moral international en déployant les soldats dont les Nations Unies ont grandement besoin dans le cadre de sa mission en République centrafricaine? Veuillez appuyer ici pour lire cet échange dans son intégralité