Canada's Original Think Tank

Deuxième lecture du projet de loi S-248, Loi instituant la Journée nationale des médecins

Deuxième lecture du projet de loi S-248, Loi instituant la Journée nationale des médecins

Deuxième lecture du projet de loi S-248, Loi instituant la Journée nationale des médecins

L’honorable Art Eggleton: 

Votre Honneur, honorables sénateurs, je suis heureux de présenter le projet de loi sur la Journée nationale des médecins, qui désignerait le 1er mai de chaque année Journée nationale des médecins.

C’est le 1er mai que l’on souligne l’anniversaire de naissance de l’une des personnes les plus influentes de l’histoire médicale au Canada, la Dre Emily Stowe. Il s’agit de la première femme à avoir pratiqué la médecine au Canada et de l’une des fondatrices du mouvement féministe au pays.

Née en 1831 dans le canton de Norwich, dans le comté d’Oxford, en Ontario, la Dre Stowe a l’inspiration de poursuivre une carrière en médecine lorsqu’un être cher contracte la tuberculose. Or, à l’époque, ni collège ni université au Canada n’accepte les femmes. Elle est donc forcée d’obtenir son diplôme aux États-Unis, au New York Medical College for Women.

À la conclusion de ses études, elle ouvre un cabinet de médecin à Toronto. Au cours de cette période dans la ville, elle fonde le Toronto Women’s Literary Club, qui devient vite la Canadian Women’s Suffrage Association. Lorsque la Dominion Women’s Enfranchisement Association est fondée en 1889, la Dre Stowe en devient la première présidente.

La Dre Stowe est un modèle d’inspiration pour les générations de médecins qui lui ont succédé. Tout au long de sa carrière, elle a su repousser les limites, remettre en question les conventions et tracer la voie à un grand nombre de femmes désirant pratiquer la médecine au Canada. Son héritage perdure encore aujourd’hui. À présent, la parité hommes-femmes est sur le point d’être atteinte en médecine. Les deux tiers des médecins de famille âgés de moins de 35 ans sont des femmes. On constate également la même tendance chez les résidents et les étudiants.

Les étudiants en médecine, les résidents et les médecins actifs et à la retraite sont un élément essentiel de notre système de santé, l’un des programmes sociaux qui nous sont les plus chers. Le travail qu’ils accomplissent au quotidien dans les hôpitaux et les autres établissements de soins, dans les collectivités rurales et urbaines et dans les écoles et les universités change la vie des gens.

Non seulement ils jouent un rôle indispensable en prenant soin de leurs patients et en s’assurant qu’ils reçoivent tous les soins dont ils ont besoin, ils contribuent également à l’innovation médicale, permettent aux Canadiens de vivre plus longtemps et en meilleure santé et veillent à ce que le système de santé soit efficace, efficient et viable pour longtemps.

Les médecins canadiens ont contribué à de nombreuses innovations, que ce soit dans la recherche sur les cellules souches, la découverte de l’insuline ou le développement de technologies médicales révolutionnaires, pour ne nommer que celles-là.

Au chapitre de la promotion de la santé, l’Association médicale canadienne, l’organisation nationale qui représente les médecins de partout au pays, a également joué un rôle important. En 2017, l’association a célébré son 150e anniversaire au service de la santé des Canadiens. Elle a été fondée la même année que la Confédération. Tout au long de son histoire, elle a défendu les besoins en santé publique, notamment pendant les épidémies de grippe espagnole et de sida, et pendant la crise du SRAS. L’association a été l’une des premières à reconnaître les effets dévastateurs de la cigarette, en publiant son premier avis de santé publique en 1954. Elle a aussi créé la Société canadienne du cancer, en plus de nombreuses autres réalisations.

Ce ne sont là que quelques exemples de ce que la profession médicale au Canada a fait et continuera de faire pour améliorer la santé de tous les Canadiens.

Pratiquer la médecine est extraordinairement gratifiant. Les médecins ont un impact considérable sur la vie de leurs patients. Toutefois, la pratique de la médecine, comme c’est le cas de toutes les professions, comporte son lot de difficultés, comme équilibrer vie professionnelle et vie personnelle, gérer une charge de travail lourde et répondre aux attentes de plus en plus grandes des patients.

En dépit de ces difficultés, les médecins de notre pays sauvent des vies tous les jours et travaillent d’arrache-pied pour donner le meilleur système et les meilleurs soins de santé aux Canadiens. Il est temps de leur dire officiellement merci pour leur contribution et les sacrifices qu’ils consentent pour nous.

Certes, plusieurs provinces comme l’Ontario et la Nouvelle-Écosse, par exemple, organisent déjà leurs propres manifestations le 1er mai. Je crois, cependant, qu’il faudrait désigner une journée nationale pour rendre hommage à la profession médicale au Canada et à sa contribution à notre histoire et à notre identité nationale. Nous ferions comme de nombreux autres pays, le Brésil, Cuba, l’Inde et les États-Unis notamment, qui célèbrent déjà une journée des médecins.

En bref, il y a longtemps que nous devrions avoir une journée nationale. Désigner le 1er mai comme Journée nationale des médecins permettrait aux patients et à tous les Canadiens d’exprimer leur reconnaissance aux plus de 125 000 médecins, résidents et étudiants en médecine que compte le Canada pour leur dur labeur et leur dévouement.

J’espère que vous vous joindrez à moi pour demander que la profession médicale au Canada soit reconnue et fêtée. Merci.