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Les initiatives liées à l’adaptation aux changements climatiques

Les initiatives liées à l’adaptation aux changements climatiques

Les initiatives liées à l’adaptation aux changements climatiques

L’honorable Terry M. Mercer (leader adjoint des libéraux au Sénat) : 

Monsieur le ministre, je vous souhaite la bienvenue au Sénat. C’est toujours un plaisir de vous avoir parmi nous. Je n’aurais aucune objection à ce que vous occupiez un siège permanent lorsqu’une place se libérera.

Le Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts, auquel je siège depuis longtemps, étudie l’impact potentiel des effets du changement climatique sur les secteurs agricole, agroalimentaire et forestier. De nombreux témoins nous ont fait part de leurs inquiétudes. Les producteurs, par exemple, nous ont dit qu’ils subissaient déjà les conséquences des changements climatiques : un dégel rapide, des inondations, des phénomènes météorologiques extrêmes, le fait de devoir opter pour d’autres variétés de culture pour mieux s’adapter aux nouvelles conditions locales, ou de devoir améliorer leurs stratégies de lutte antiparasitaire.

Monsieur le ministre, les agriculteurs canadiens s’adaptent constamment, mais, en grande majorité, ils nous ont dit que le soutien du gouvernement ne serait pas de trop pour les aider à faire face à ces nouveaux défis.

Quelles mesures vous et votre ministère avez-vous prévues pour faire face aux répercussions de ces problèmes liés aux changements climatiques sur le secteur agricole canadien, afin que ce dernier puisse continuer à prospérer à long terme?

L’honorable Lawrence MacAulay, C.P., député, ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire : Je vous remercie de votre question, sénateur. En tant qu’agriculteur, je peux vous assurer que nous savons nous adapter. Les agriculteurs ont un esprit d’innovation incomparable. C’est d’ailleurs une qualité essentielle pour quiconque veut survivre dans ce domaine.

Je vous remercie de votre question et je remercie le Sénat du travail qu’il a accompli dans ce dossier. Pour autant que nous sachions, il n’y a qu’un seul endroit où nous pouvons habiter: c’est ici. L’an dernier, dans l’Ouest canadien, il y a eu des inondations monstres et, ensuite, c’est un incendie qui a fait des ravages.

Ce sont de véritables catastrophes. Des programmes fédéraux-provinciaux sont prévus en pareil cas, des programmes de gestion des risques de l’entreprise. Les agriculteurs reçoivent une certaine somme d’argent grâce à ces programmes, mais le problème n’est pas résolu pour autant. On se contente de dire que le gouvernement a versé de l’argent aux agriculteurs, mais ce n’est jamais suffisant pour compenser leurs pertes. On n’y arrive jamais. Les pertes sont très importantes dans le cas d’un incendie ou d’une autre catastrophe du genre. L’agriculteur se voit demander une liste de ce qu’il a perdu. Nous savons comment cela se passe. Un an après, il doit acheter une pièce d’équipement qui lui coûte 2 000 $ ou 3 000 $ parce qu’il a oublié de l’inclure dans la liste. C’est tout simplement la réalité et je la comprends parfaitement, puisque je suis agriculteur.

Néanmoins, espérons que nous avons fait œuvre utile depuis deux ans et demi. Nous devons continuer. Nous avons injecté 100 millions de dollars dans la recherche en agriculture. Cela résout en partie le problème dont nous parlons, évidemment. Il faut également souligner l’apport des scientifiques du domaine agricole et agroalimentaire, au fil des ans. J’en donne un tout petit exemple aux sénateurs, celui de la graine de canola. C’est une invention canadienne qui a généré des milliards de dollars de retombées dans le secteur agricole au pays et ailleurs dans le monde. Il y a aussi le broutage d’andains. C’est intéressant à voir. Lors d’une visite dans l’Ouest canadien, j’ai pu observer cette méthode, qui est employée pour les bovins d’engraissement. On fait pousser du grain et on le récolte en laissant les andains dans les champs et en les entassant pour que les bovins puissent s’en nourrir pendant l’hiver. On réduit ainsi l’empreinte écologique de la production agricole. Il n’est pas nécessaire de ramasser les andains avec un tracteur pour les stocker dans les bâtiments. Ce genre de pratique a une grande importance.

De plus, nous avons investi 27 millions de dollars dans le Programme de lutte contre les gaz à effet de serre en agriculture et 25 millions de dollars dans le Programme des technologies propres en agriculture. Ces problèmes contribuent également à stimuler l’économie. Lorsqu’il est question de l’environnement, il y a toujours des effets sur l’économie. Toute cette question est absolument cruciale.

Au bout du compte, nous n’avons qu’une seule planète. Je le répète encore une fois : il y a de nombreux volets à prendre en compte dans le cas de l’agriculture de précision. Il faut notamment prévenir l’érosion des sols dans les cours d’eau. Il y a plusieurs années — et peut-être est-ce le cas encore aujourd’hui —, l’eau prenait une teinte rougeâtre. En plus de représenter des pertes financières pour les agriculteurs, cette situation tue les poissons. Nous avons donc pris toute une série de mesures, au cours des dernières années, pour régler ce type de problème, et nous devons poursuivre sur la même voie parce que tout est en train de changer.

En ce qui concerne les innovations, tout le monde innove. Nous ne sommes pas les seuls, mais nous devons apporter notre contribution.