Forum des sénateurs libéraux

L’intégration des immigrants économiques et des réfugiés

L’intégration des immigrants économiques et des réfugiés

L’intégration des immigrants économiques et des réfugiés


Publié le 4 octobre 2016
Hansard et déclarations par l’hon. Joseph Day

L’honorable Joseph A. Day (leader des libéraux au Sénat) :

Monsieur le ministre, je vous souhaite la bienvenue.

Les recherches effectuées par votre ministère nous apprennent que les conditions économiques des réfugiés et des personnes qui entrent au Canada en vertu des politiques de réunification des familles sont beaucoup moins bonnes que celles des personnes qui viennent au pays en tant qu’immigrants économiques. Nous comprenons que votre objectif stratégique consiste à mettre moins l’accent sur l’immigration économique de manière à favoriser davantage la réunification des familles et à accueillir plus de réfugiés.

Dans ma province, le Nouveau-Brunswick, la société JD Irving se fait un devoir d’engager des réfugiés plutôt que des travailleurs étrangers temporaires, par exemple pour la plantation saisonnière d’arbres. C’est un exemple de ce que le secteur privé peut faire.

Pouvez-vous nous dire ce que le gouvernement envisage de faire pour que ces gens qui viennent chez nous s’adaptent plus rapidement aux réalités économiques du Canada?

L’honorable John McCallum, C.P., député, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté : Merci, monsieur le Président. Je remercie le sénateur de sa question.

Je crois que la question comprend deux volets : l’établissement et l’intégration des réfugiés, d’une part, et les immigrants de la composante économique, de l’autre.

En ce qui concerne les réfugiés, vous avez raison de dire que leur établissement est plus long que celui des immigrants de la composante économique. Si vous pensez aux circonstances qu’ils ont vécues, il n’est pas surprenant de constater que les réfugiés syriens, et surtout ceux qui étaient parrainés par le gouvernement, étaient en général peu instruits et ne parlaient en pratique ni l’anglais ni le français. Il est donc normal qu’ils mettent plus longtemps à s’établir. Nous le savions lorsque nous avons entrepris ce programme parce que nous voulions aider les plus vulnérables. Nous comprenons donc qu’il leur faille plus longtemps pour s’intégrer.

Toutefois, à moyen terme, les autres vagues de réfugiés ont été pour nous de bons investissements. Avec le temps, ils se sont extrêmement bien débrouillés. Les enfants des réfugiés ont des résultats aussi bons sinon meilleurs que ceux des Canadiens de naissance du même âge. Par conséquent, c’est un acte humanitaire à court terme, mais, à moyen et à long terme, c’est aussi un investissement dans l’économie du pays.

Pour ce qui est de la seconde partie de la question concernant les immigrants de la composante économique, oui, dans notre première année, nous avions pris un engagement envers les réfugiés. Nous nous étions engagés à accélérer la réunification des familles, mais cela n’implique pas de négliger la composante économique. C’est de loin la plus importante des trois et, dans la mesure où l’immigration connaîtra une certaine croissance, c’est dans cette composante qu’on trouvera l’essentiel de cette croissance.

De plus, nous prenons des mesures pour réformer le programme Entrée express afin de faciliter l’admission des étudiants étrangers et des personnes de grande valeur des secteurs de la haute technologie et de l’informatique. Nous espérons donc que, avec la réforme, les nouveaux immigrants s’établiront plus rapidement que par le passé. Ils trouveront plus vite un emploi mieux rémunéré et, de fait, ils faciliteront souvent l’embauche de plus de Canadiens. Ainsi, ils contribueront à la croissance économique du Canada non seulement grâce à leurs propres efforts, mais aussi par suite de l’embauche d’autres Canadiens.

Le sénateur Day : Monsieur le ministre, merci de vos commentaires sur les immigrants économiques qui ont contribué à bâtir notre grand pays. Vous avez déclaré publiquement que le gouvernement a l’intention de faciliter l’embauche de travailleurs temporaires étrangers.

Est-ce que vous allez devoir réduire le nombre d’immigrants économiques pour pouvoir atteindre l’objectif que vous vous êtes fixé de faciliter la réunification des familles, d’accueillir des réfugiés et d’engager davantage de travailleurs étrangers temporaires?

Je crains que votre gouvernement ne règle le problème des pénuries de main-d’œuvre en privilégiant les travailleurs étrangers au détriment des immigrants économiques. Pouvez-vous nous assurer que le gouvernement ne s’engage pas dans cette direction?

M. McCallum : Je ne me souviens pas d’avoir affirmé qu’on ferait venir davantage de travailleurs étrangers temporaires. Un comité parlementaire a été saisi de cette question. Son rapport vient tout juste d’être publié et le gouvernement n’a pas encore répondu à ses recommandations.

Pour ce qui est de la réunification des conjoints ou de membres de la famille immédiate, il est certes inconcevable et inacceptable que le temps de traitement des demandes soit de l’ordre de deux années. Cela devrait prendre beaucoup moins de temps, et nous travaillons à raccourcir ce délai. Pour l’année en cours, nous avons admis davantage de personnes appartenant à cette catégorie afin d’accélérer le processus.

Pour l’avenir, les demandes de réunification des époux dépendront du nombre de Canadiens qui se marient avec des étrangers. Ce nombre a tendance à grimper progressivement. Ce ne sera pas un facteur important par rapport au déplacement des immigrants économiques. Comme je l’ai dit, l’augmentation concernera essentiellement les immigrants économiques. Nous prenons d’ailleurs des mesures afin que ceux-ci soient mieux équipés pour s’intégrer plus rapidement dans l’économie canadienne.

Le sénateur Day : Merci. C’est rassurant.

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