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Le massacre de la place Tiananmen - Le vingt-neuvième anniversaire

Le massacre de la place Tiananmen - Le vingt-neuvième anniversaire

Le massacre de la place Tiananmen - Le vingt-neuvième anniversaire

L’honorable Jim Munson : 

Honorables sénateurs, j’ai peine à croire que presque 30 ans se sont écoulés depuis le massacre de la place Tiananmen. Il y a bel et bien eu massacre. C’est une réalité. Je le sais, j’y étais.

Or, aujourd’hui en Chine, il n’y a aucune trace, absolument aucune, du mouvement en faveur de la démocratie. Quand on parle de récrire l’histoire.

Dimanche, les États-Unis ont exhorté la Chine à dresser la liste des fantômes de la place Tiananmen. Dans un communiqué, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a parlé de la perte tragique de vies innocentes en indiquant que les États-Unis se joignaient à la communauté internationale pour réclamer au gouvernement chinois de rendre publique la liste des personnes tuées, détenues ou disparues. Il a également ajouté ce qui suit :

Comme Liu Xiaobo l’a écrit dans son discours, lorsque le prix Nobel de la paix lui a été décerné in absentia en 2010, « les fantômes du 4 juin n’ont pas encore trouvé le repos […] ».

Le dissident chinois est mort en détention l’année dernière.

Honorables sénateurs, la détermination des gens qui cherchent toujours à connaître la vérité se porte toutefois très bien. Imaginez la scène à Hong Kong il y a deux jours : des dizaines de milliers de personnes ont tenu une vigile à la chandelle pour commémorer les victimes du massacre de la place Tiananmen. Elles ont tenu des chandelles, chanté des chansons et scandé des messages en faveur de la démocratie et de l’élimination de la dictature d’un parti.

Je me demande pendant combien de temps ces personnes continueront d’avoir le droit de parler librement, car l’emprise de Pékin fait taire lentement et méthodiquement les critiques à Hong Kong. Pékin étouffe la liberté d’expression dans les médias, les universités et la sphère politique.

Selon Hong Kong Watch, un organisme international des droits de la personne basé au Royaume-Uni, plus de 100 militants et manifestants ont été poursuivis.

L’an dernier, un jeune homme qui travaillait à mon bureau est retourné à Hong Kong pour être ensuite arrêté. Même les deux politiciens Yau Wai-ching et Baggio Leung, des législateurs légalement élus de Hong Kong, ont été arrêtés dans leur salle du conseil législatif et ont été reconnus coupables de ce qu’on a décrit comme un rassemblement illégal pour avoir essayé de prêter à nouveau serment d’allégeance à Hong Kong. Imaginez : c’est arrivé dans leur assemblée législative.

Honorables sénateurs, il faut parfois tenir tête à un tyran. Le Canada ne peut pas se permettre de fermer les yeux sur la situation. Le Canada entretient une relation privilégiée avec la population de Hong Kong et les gens de Hong Kong qui vivent ici. La Chine a repris le contrôle de l’ancienne colonie britannique en 1997 et promis de gouverner la région selon le principe « un pays, deux systèmes » pendant 50 ans.

Honorables sénateurs, en juin 1989, par une nuit chaude et humide, j’ai promis à une famille qui a perdu un enfant lors du massacre de la place Tiananmen que je n’arrêterai jamais de dénoncer ce dont j’ai été témoin. J’ai été témoin de l’histoire, et elle n’était pas glorieuse.

Aujourd’hui, les mères de Tiananmen doivent se sentir bien seules et trouver la situation très difficile, elles qui ont déclaré bravement, dans une lettre ouverte annuelle, que le gouvernement de Pékin se rend coupable d’un grave manque de respect en ignorant leurs demandes de réparation. Je vais citer la lettre :

Une dictature prolétarienne aussi puissante a peur de nous : les vieux, les malades et les plus faibles et les plus vulnérables de la société.

La lettre était adressée au président chinois, Xi Jinping. Honorables sénateurs, je n’en dirai pas plus pour cette année.