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Le niveau de vie dans le Nord

Le niveau de vie dans le Nord

Le niveau de vie dans le Nord

Le niveau de vie dans le Nord


Publié le 7 février 2017
Hansard et déclarations par l’hon. Charlie Watt

L’honorable Charlie Watt :

Madame la ministre, merci d’être parmi nous. Je vous souhaite la bienvenue au Sénat.

La semaine dernière, Statistique Canada a publié un nouveau rapport intitulé L’insécurité alimentaire chez les Inuits vivant dans l’Inuit Nunangat. Une grande étude menée en 2012 a révélé que plus de la moitié, soit 52 p. 100, des adultes inuits vivant dans l’Inuit Nunangat ont souffert d’insécurité alimentaire. Que fait le gouvernement pour améliorer les conditions de vie des habitants du Nord?

L’honorable Carolyn Bennett, C.P., députée, ministre des Affaires autochtones et du Nord : Sénateur, je vous remercie du travail remarquable que vous avez fait au fil des ans pour nous sensibiliser aux besoins des Inuits, ainsi que pour nous aider à comprendre que le Nord n’est pas uniquement formé de terre et d’eau, mais aussi de glace. C’est un facteur qui jouera un rôle déterminant dans les mesures que nous prendrons.

La sécurité, ou plutôt l’insécurité, alimentaire dans le Nord est quelque chose qui me préoccupe depuis très longtemps. Nous savons que les solutions à ce problème seront trouvées dans cette région. Nous devons remanier le programme Nutrition Nord et écouter la population locale. Nous devons aussi faire en sorte que les chasseurs et les pêcheurs puissent de nouveau subvenir aux besoins alimentaires de leur famille.

Comme vous le savez, nous avons mené des consultations d’un bout à l’autre du pays afin de déterminer les changements à apporter au programme Nutrition Nord. J’attends prochainement un rapport de mon ministère, ainsi que d’autres rapports. Nous espérons pouvoir obtenir votre avis à ce sujet.

Comme vous le savez, ma secrétaire parlementaire, Yvonne Jones, du Labrador, travaille beaucoup à ce dossier, mais il faudra envisager la question autrement, car le système ne fonctionne plus. Selon Leesee Papatsie, de Feeding My Family, auparavant les gens parvenaient à nourrir leur famille. Les contributions ne semblent pas fonctionner, car les prix des produits non subventionnés, du détersif à lessive aux couches, ont grimpé, de sorte que les gens payent plus cher leur panier d’achats, au final. Là encore, c’est désastreux pour les familles..

Je pense que les sommes que nous injectons dans le logement comptent aussi parce que c’est le revenu disponible qui importe. Nous essayons donc de régler le problème de concert avec les habitants du Nord et les organismes de revendication territoriale. D’ailleurs, le premier ministre sera à Iqaluit jeudi avec ITK.

Le sénateur Watt : Merci de votre réponse, madame la ministre. C’est une question importante, très importante pour les habitants du Nord. Le problème des prix, des coûts élevés, est loin de s’atténuer. Au contraire, il s’aggrave d’année en année.

À cet égard, il se pourrait que nous devions sortir des sentiers battus pour trouver les moyens d’améliorer la qualité de vie dans le Nord. Le problème est urgent et je suis certain que votre ministère va s’y attaquer. Vous avez dit que vous alliez publier un rapport. J’ai hâte d’en prendre connaissance. J’aurai peut-être l’occasion d’apporter ma participation. Merci de votre prochain rapport.

Mme Bennett : C’est aussi une question de santé mentale et de dignité. Il faut que chacun puisse nourrir sa famille. La mer et les glaces fournissaient de la nourriture en abondance, mais il se produit des changements qui ont des conséquences catastrophiques pour les habitants du Nord.

La grande difficulté sera de répondre à la question suivante, et nous souhaiterions avoir votre aide et celle de tous les sénateurs pour y répondre : des programmes comme Nutrition Nord Canada, qui visent à assurer une certaine équité aux habitants du Nord, qui reçoivent également une subvention spéciale, notamment pour les Canadiens du Sud qui vont vivre et travailler dans le Nord, sont-ils utiles ou devrait-il y avoir une vraie politique sociale de sécurité alimentaire qui s’adresse aux enfants d’âge préscolaire, dont 70 p. 100 vivent dans l’insécurité alimentaire?

Nous allons devoir décider s’il s’agit d’un programme social ou d’un problème d’équité. À voir les denrées qui se trouvent dans les marchés d’alimentation, il faut se demander s’il n’y aurait pas lieu de s’y prendre autrement si nous voulons obtenir des résultats. Il faudra agir après avoir écouté les habitants du Nord, qui devront nous aider à prendre cette décision difficile.