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Troisième lecture du projet de loi S-245, Projet de loi sur le projet de pipeline Trans Mountain - en amendement

Troisième lecture du projet de loi S-245, Projet de loi sur le projet de pipeline Trans Mountain - en amendement

Troisième lecture du projet de loi S-245, Projet de loi sur le projet de pipeline Trans Mountain - en amendement

L’honorable Terry M. Mercer (leader adjoint des libéraux au Sénat) : 

Honorables sénateurs, le sénateur Mockler et moi avons siégé ensemble à divers comités depuis que nous sommes ici. Dans ce dossier, nous sommes à peu près d’accord à 100 p. 100. Il s’agit de favoriser l’édification de notre pays. Pourquoi ce pays a-t-il connu du succès? Nous avons fait preuve d’audace et avons construit des chemins de fer pour bâtir notre pays. Une partie du pays appuyait l’autre partie du pays lorsque cela était nécessaire, et cela a favorisé la croissance globale du pays.

Nous avons ici un bon exemple d’une façon d’acheminer notre produit jusqu’aux côtes et de faire en sorte que nous obtenions le prix du marché mondial, pas seulement le minimum de 15 $ le baril. C’est beaucoup d’argent, puisque des millions et des millions de barils de brut sont transportés. Nous laissons au moins 15 $ sur la table et nous ne réinvestissons pas cette richesse en Alberta et en Saskatchewan. Nous pourrions en faire la richesse de notre pays. Les champs de pétrole en Alberta stimulent l’économie de notre pays depuis de nombreuses années et, lorsque nous avons eu l’occasion de les appuyer et de favoriser la croissance économique, nous ne les avons pas aidés.

Il y a un point que le sénateur Mockler et mon leader, le sénateur Day, ont oublié de mentionner : je souhaite en effet que l’oléoduc Énergie Est se rende jusqu’à Saint John, au Nouveau-Brunswick, mais pas qu’il se termine à cet endroit. Il est extrêmement important qu’il puisse se rendre jusqu’à la plus grande raffinerie du pays, la raffinerie Irving, que j’ai visitée avec le sénateur Mockler.

Nous aurions toutefois la possibilité d’acheminer le pétrole jusqu’à un emplacement de la côte Est qui serait encore plus sûr, soit le détroit de Canso, à Point Tupper. Fait probablement inconnu de beaucoup de sénateurs, il y avait une raffinerie importante à Point Tupper il y a plusieurs années. On trouve maintenant à cet endroit d’immenses cuves de stockage qui servent à entreposer du pétrole brut. Rappelons, en effet, que le pétrole brut arrive au Canada à Point Tupper avant d’être acheminé vers l’Ouest. Ces installations existent déjà. Donc, si on achemine du pétrole brut jusqu’à Point Tupper, on aura un endroit pour l’entreposer.

Certains diront qu’il faudrait, pour ce faire, construire un pipeline de Saint John, au Nouveau-Brunswick, jusqu’à Point Tupper. Cela ne pose pas vraiment de problème, en fait, puisqu’il y a déjà un oléoduc qui commence dans les champs gaziers de l’île de Sable, passe par le Nouveau-Brunswick et se rend jusqu’aux États-Unis, où nous envoyons notre gaz.

Par conséquent, des canalisations sont déjà approuvées et des détails réglementaires sont déjà réglés. Il faut bâtir un autre oléoduc, c’est vrai, mais on dispose déjà du terrain, et des arrangements ont déjà été pris.

L’aspect environnemental du projet a aussi une immense importance. Irving affiche un bon bilan en matière de protection de l’environnement, mais terminer l’oléoduc à Saint John comporterait des risques en raison de la proximité de la baie de Fundy, qui connaît chaque jour les plus grandes marées de la planète.

Il y a déjà eu un problème de navires qui entraient en collision avec des baleines noires dans la baie de Fundy. Les gens ingénieux de l’Est du Canada ont trouvé une solution : éloigner les lignes de navigation de la zone où se trouvent les baleines. C’était logique. Ils ont donc déplacé les lignes de navigation vers l’est pour qu’elles soient plus proches de la Nouvelle-Écosse que du Nouveau-Brunswick, puis se prolongent jusqu’à Saint John. Cela a réduit considérablement le nombre de collisions. On n’entend plus parler de collisions avec des baleines dans la baie de Fundy. Elles sont maintenant dans la zone du détroit de Northumberland.

Une des raisons pour lesquelles je voulais prendre la parole aujourd’hui est que les amendements proposés…

Des voix : Oh, oh!

Le sénateur Mercer : … par ma collègue au nom du sénateur Sinclair… Il est important que nous prenions le temps d’étudier ces amendements. J’ai voté pour l’ajournement pour que nous puissions en discuter, question de voir s’ils sont valables ou assez valables pour que nous amendions le projet de loi.

C’est une occasion que nous avons de garder bien vivante l’idée d’édifier la nation, au moyen de pipelines en direction de l’Ouest et peut-être en réintroduisant l’idée de pipelines en direction de l’Est. Manifestement, je suis en faveur de celui en direction de l’Est, mais aussi de celui en direction de l’Ouest, mais ce dernier serait — j’ai failli dire «plus facile », mais il serait plus rapide à réaliser et il y a déjà une infrastructure en place. Nous devons en parler. Nous devons, à tout le moins, rassurer le gouvernement : nous pensons que l’idée est bonne et que, si toutes les conditions réglementaires sont réunies, nous allons appuyer le projet.

En tout cas, dans la mesure de mes humbles capacités, le gouvernement pourra compter sur moi.