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Remerciements pour hommages

Remerciements pour hommages

Remerciements pour hommages

L’honorable Charlie Watt : 

Honorables sénateurs, ai-je vraiment fait tout cela? Bien des années ont passé.

Tout d’abord, je tiens à remercier tout particulièrement les membres de ma famille qui sont ici aujourd’hui.

Des voix : Bravo!

Le sénateur Watt : La plupart d’entre vous savent que mon épouse n’est pas ici. Elle est à la maison à Montréal. De temps à autre, je retourne à Montréal et je lui rends visite lorsque j’en ai le temps. J’essaie au moins de lui parler. Elle ne parle toutefois plus; elle ne dit plus un mot. Parfois, je me demande même si elle me reconnaît lorsque je lui rends visite. C’est un peu dur, surtout au moment de partir. Pénétrer dans l’établissement, je parviens à le faire, mais, au moment de quitter les lieux, il m’est arrivé à quelques reprises, surtout récemment, avant de démarrer la voiture, de rester assis à réfléchir et d’être étreint par l’émotion.

Néanmoins, la vie continue. Je dois aller de l’avant, malgré le fait qu’il me reste certains obstacles à surmonter.

Les membres de ma famille m’appuient sans réserve, ainsi que ce que je fais. Bien que leur nom ait déjà été mentionné, je vais les saluer de nouveau. Donald est mon fils aîné, avec qui j’ai une étroite relation depuis des années, comme avec mes autres enfants. Robbie est maintenant président de la Commission scolaire Kativik, créée à la suite de la signature de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois. Lisa, ma fille, est aussi présente, de même que Billy, mon plus jeune fils, et Charlene, ma plus jeune fille. Ma petite-fille, Suzie, et mon petit-fils, Jeremy, sont également ici.

Je suis content qu’ils soient ici avec moi aujourd’hui. Il s’agit d’un moment très spécial pour moi. Je suis ici depuis 34 ans, et j’ai eu du plaisir à côtoyer tous ceux et celles qui œuvrent au Sénat. Il n’y a jamais eu un seul temps mort. Je chéris aussi les amitiés qui se sont formées au fil des ans et je remercie toutes les personnes qui m’ont offert leur aide.

C’est parfois difficile d’être le seul Inuk du Sénat, mais, grâce à votre amitié et à votre aide, et j’inclus le Président là-dedans, parce que nous sommes proches tous les deux depuis qu’il est arrivé au Sénat, et il faut dire que j’étais ici avant lui…

Le sénateur Tkachuk : Vous étiez ici avant tout le monde.

Le sénateur Watt : Je ne sais pas si Anne Cools est ici. Elle avait sans doute de bonnes raisons de s’absenter. Anne et moi avons occupé des sièges voisins je ne sais plus combien de fois ou pendant combien d’années. Vous connaissez Anne aussi bien que moi. Anne est une bonne amie, et elle a toujours été là pour moi. Ah, la voici. Je parle de vous, Anne; venez vous asseoir.

Voici une anecdote intéressante. Au début, lorsque j’ai mis les pieds ici, la seule personne avec qui j’avais vraiment des affinités était Anne Cools, parce que nous avions été nommés en même temps. Je vous aime, Anne.

La sénatrice Cools : Je vous aime beaucoup moi aussi.

Le sénateur Watt : Nous nous sommes bien amusés, tous les deux. Je me rappelle que nous avions décidé, à nous deux, de prendre le gouvernement de front. Les libéraux étaient alors au pouvoir. Nous avions conçu une stratégie, elle et moi, et nous avons réussi à les coincer au moins à quelques reprises, c’est-à-dire que nous avons réussi à bloquer une mesure législative à laquelle ils tenaient. Nous avons tout un bilan à notre actif, Anne et moi, même si nos démarches n’ont pas toujours été couronnées de succès. Parfois oui, mais parfois non. Que voulez-vous, c’est comme ça. J’y ai pris plaisir et j’ai adoré cela.

J’aimerais rendre un hommage particulier aux personnes avec qui j’ai travaillé et dont je suis très proche. L’une d’elles est George Baker. Il n’est pas ici. Il a démissionné avant que ce soit mon tour de partir. Vous savez à quel point il s’exprimait bien, comment il était capable de présenter des idées et, quand il est lancé, il est très difficile de se hisser à sa hauteur.

J’ai croisé quelques autres personnes qui sont de la même trempe au Sénat. L’une d’elles est Serge Joyal. Nous nous connaissions avant ma nomination au Sénat et notre travail à l’époque où s’est présentée l’occasion de sauter dans le bateau qui était sur le point de quitter le Canada en direction de Londres pour rapatrier la Constitution au Canada. J’ai appris à le connaître. Je me rappelle certains dossiers, les circonstances de notre rencontre, mais je ne vais pas entrer dans les détails. Quoi qu’il en soit, Serge, je vous remercie infiniment de l’aide que vous m’avez apportée pendant toutes ces années.

Puis, il y a Joan Fraser. Un grand nombre d’entre vous savent qui elle est et à quel point elle est forte. Elle a été importante pour moi en raison des conseils qu’elle m’a prodigués. La sénatrice Fraser est le seul sénateur que j’ai appris à respecter au fil des ans pour ce qu’elle est. Ce n’est pas tant ce qu’elle sait, mais la façon dont elle s’y prend avec les choses et les gens. Je pense que nous avons beaucoup apprécié cette dame et l’étendue de ses connaissances. Cela m’a inspiré. Je sais qu’elle n’est plus ici, mais je la remercie beaucoup de l’aide qu’elle m’a fournie, honorables sénateurs.

Je vais maintenant revenir à Anne. Elle et moi sommes ici depuis longtemps. Nous avons fait du bon travail par le passé. Lorsqu’elle savait que je risquais de m’attirer des ennuis et de ne pas parvenir à mes fins avec certains arguments, Anne était toujours là pour me conseiller. Anne, je vous remercie infiniment.

J’aimerais maintenant remercier des employés qui m’ont rendu service à Ottawa au fil des années. Therese Langevin a déménagé de Kuujjuaq pour organiser mon bureau. Elle est venue de ma région jusqu’à Ottawa pour cela. Elle n’est plus des nôtres, puisqu’elle est décédée il y a quelques années. Il y a eu également Edward Atkinson. Je crois qu’il est ici. Il a également joué un rôle très important dans l’organisation de mon bureau en veillant à ce que les choses soient gérées efficacement. Il a été d’une grande aide, et je tiens à l’en remercier.

Ann Charon a également beaucoup contribué à l’organisation de mon bureau. Jean Roberge a aussi fait partie de mon équipe. Ce juriste a été placé à mon service pour une courte période, mais il est resté au moins trois ans.

Parmi ceux qui ont travaillé à mon bureau plus récemment, il y a Tracy Chubaty, Christine Corrigan, Laura Lebel et Heidi Langille, qui m’ont appuyé dans mes travaux au Sénat, notamment dans mes efforts pour défendre les droits des Inuits.

J’aimerais aussi remercier Pam Ross, qui n’a jamais travaillé à mon bureau, mais qui m’a toujours été d’un grand soutien. Je l’en remercie également.

Mon adjointe administrative actuelle, Almira Buen, est originaire des Philippines. Elle m’a grandement fait profiter de son domaine d’expertise, et je l’en remercie énormément.

Puis, il y a ma chef de cabinet, Lisa Smith. Comme vous le savez, elle a fait un excellent travail au sein de mon bureau pendant les 10 dernières années. Elle est une de ces personnes qui savent comment les choses fonctionnent sur la Colline et qui savent gérer les questions administratives. Elle est toujours prête à rendre service. À l’époque où nous faisions l’objet d’une vérification du vérificateur général, nous étions tous nerveux. Chacun d’entre nous l’était. Toutefois, quand on est entouré de gens fiables, comme Lisa, on sait qu’on ne manquera jamais de soutien. C’est ce que faisait Lisa. Je vous remercie profondément, Lisa. Merci beaucoup.

[Note de la rédaction : Le sénateur Watt s’exprime en inuktitut.]

L’équipe administrative du Sénat veille à ce que nous ayons toutes les ressources dont nous avons besoin, ce qui a été très utile pour mon bureau, et assure aussi le bon fonctionnement des comités et du Sénat.

Je suis reconnaissant envers les membres de l’équipe de sécurité et je les remercie de leur dévouement en vue de protéger les parlementaires et leur personnel. Leur temps d’intervention est impressionnant, surtout quand on fait l’erreur d’appuyer sur le bouton rouge. Ils arrivent immédiatement.

Mary Hurley, qui n’est plus des nôtres, car elle est tombée malade d’un cancer et est décédée, connaissait également bien les dossiers autochtones. Elle aussi m’a beaucoup aidé.

Honorables sénateurs, que puis-je dire de plus? Le Sénat va-t-il me manquer? Bien sûr que oui. Les gens vont-ils me manquer? Très certainement. Sachez que je ne serai pas bien loin.

Vous savez sans doute quelle sera la suite des choses pour moi. Beaucoup de gens en ont parlé. Je m’apprête à tenter de relever tout un défi. Il s’agit probablement de territoires inexplorés. Au fil des ans, j’ai examiné le système afin de déterminer s’il pouvait être adapté à mon peuple et lui rendre service.

Au cours des 43 dernières années, j’en suis venu à la conclusion qu’il est temps de communiquer à la population canadienne que le temps est venu de changer les choses, c’est-à-dire que, en tant qu’Autochtones, nous avons vécu, ou tenté de vivre, selon les lois d’application générale.

Au cours des dernières années, nous avons commencé à comprendre que cela ne fonctionnait pas. Il faut donc entreprendre de changer notre perception de ce que devrait être la structure. Je commence à examiner la possibilité de profiter des occasions offertes par le premier ministre pour les questions traitées de nation à nation, de gouvernement à gouvernement.

Nous savons que les provinces voudront avoir leur mot à dire, mais il faut quand même aller de l’avant. L’approche que je préconise est celle des valeurs, de la tradition et de la culture inuites. Elle servirait de fondement à la nouvelle structure de gouvernance du côté autochtone. Il y aura du travail à accomplir de ce côté, car ce n’est certainement pas quelque chose qui est connu du grand public au Canada.

Alors, je ne vais pas disparaître et je vais probablement revenir au Sénat pour parler des questions que je viens d’aborder. Vous allez devoir vous y faire.

N’oubliez jamais que nous formons deux peuples différents, mais que nous n’avons qu’un seul pays. Nous devons respecter cela. Le pays est diversifié, et il le sera toujours. Prenons appui sur ces différences, non pas à des fins négatives, mais positives. Merci beaucoup.

Des voix : Bravo!